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2 janvier 2010

Lightnin' de John Ford (1925)

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Définitivement pas que du génial dans l'oeuvre muette de Ford, et ce n'est pas ce bidule informe qui viendra ajouter quoi que ce soit à la gloire du maître. Parfois, le foisonnement scénaristique fonctionne à plein (c'est même une des grandes qualités de Ford que d'arriver à mener de front de multiples intrigues sans jamais se perdre) ; parfois il échoue complètement, comme c'est le cas avec Lightnin'. A force de multiplier les trames, le film n'en suit réellement aucune, et on cherche vainement un sujet là-dedans. Pas faute d'essayer pourtant : on assiste à un procès en expropriation, au divorce forcé d'un vieux couple, à la naissance d'un amour entre deux jeunes gens, à une gentille chronique des faits et gestes de deux copains alcoolos, au coup de foudre d'un juge pour une donzelle de la haute, à la poursuite d'un avocat taquin par un sheriff, etc etc. Aucun de ces fils n'est vraiment tiré, chaque début d'histoire est vite sacrifié sans jamais être mené jusqu'au bout. Résultat : le film s'étiole gravement sur la durée, malgré quelques personnages et quelques situations qui auraient pu être intéressants. Ford rate sa partie mélo, qui arrive de façon trop raide pour qu'on ait vraiment eu le temps de s'attacher aux protagonistes ; il rate sa partie comédie, étrangement poussive, malgré là aussi quelques caractères joliment dessinés (le juge amoureux, le copain obèse qui marche en canard avec ses deux mômes obèses) ; il rate sa partie romance, fade et attendue.

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Seules les quelques séquences purement mélo de la fin (un couple qui se sépare sans le vouloir au tribunal) remportent quelques points, quand Ford prend enfin le temps de raconter et de cadrer tranquillement son décor. Le tribunal, lieu qui reviendra souvent dans son oeuvre, est fort bien utilisé, avec ces jurés en amorce qui regardent le personnage principal qui s'effondre au centre de l'écran, et ces plans de coupe très simples sur les autres personnages qui réagissent. Le lien entre Lightnin' et sa femme se fait non seulement par la caméra, mais par le chien, personnage capital du film, qui passe de l'un à l'autre ; et c'est pudiquement lui, qu'on filme, le chien, pour montrer les sentiments des personnages, jolie idée. A part ces quelques plans enfin inspirés, c'est le calme plat.

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