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Shangols
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11 décembre 2009

Le Convoi des Braves (Wagon Master) (1950) de John Ford

wagon_master1

Wagon Master est un bon vieux film bien linéaire, toujours en mouvement, avec d'un côté les types qui ne feraient pas de mal à une mouche - les Mormons - et de l'autre des bandits sans scrupules (on voit les mauvais agissements de ceux-ci, avant même que le générique commence, comme une menace qui plane sur le film). Pour faire tampon, deux braves gars, éleveurs de chevaux qui vont se joindre au convoi - il y a l'attrait de la thune, de l'aventure (enfin, sûrement) et pis des femmes (forcément), le blondinet, Sandy (Harry Carey Jr), faisant les yeux doux à une Mormonne avenante, Travis (Ben Johnson) tiquant sur une "danseuse" (Denver (Joann Dru)) qu'ils croisent en route - elle fait partie d'un drôle d'attelage avec un Docteur charlatan et une autre gonzesse qui tire plus sur la fille de joie que sur l'infirmière)... Tout ce petit monde se met donc en branle en direction de la Terre Promise et on se doute dès le départ qu'on va pas se marrer souvent, le Mormon étant, par définition, encore moins drôle qu'un Carambar. Ils ont pourtant à leur tête un type fort sympathique, le fort en gueule Elder Wiggs (Ward Bond), qui doit constamment se surveiller pour ne pas jurer comme un charretier au grand dam de ses compagnons de route. Les bons rencontreront les méchants, et les Indiens dans tout cela ?, se demande-t-on, impatient.

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Le Mormon a autant d'ouverture d'esprit qu'un verrou, se dit-on, sur le papier, et pourtant ils vont faire preuve d'un minimum de tolérance en croisant d'entrée de jeu ces trois branle-manette perdus au bord de la route. Il faudra tout le sens de la persuasion d'Elder pour faire accepter à ses hommes que Dieu ne faisant rien au hasard, il est de leur devoir de porter secours à ces trois hères. Bon, sinon, faut reconnaître que le décor est joli mais qu'il ne se passe po grand-chose : les chevaux s'énervent à l'approche d'une rivière - on sent la poussière entrer dans ses narines-, on se tape des Fest-Noz mormonnes quand les soirées deviennent trop plombantes - sans alcool, c'est moins fun quand même - et quand enfin les Indiens attaquent (Allez, trucidez du Mormon nom d'un chien, qu'on se marre!), tout le monde sympathise (ouarf)... les Indiens organisent même une teuf chez eux, leur danse ressemblant à s'y méprendre à un genre de bourrée auvergnate sous anxiolytique... On fait un peu la grimace. Quand les fameux frères Clegg débarquent, on respirerait presque. Ford nous montre immédiatement que d'un côté, en contre-plongée, droit comme des totem, il y a des hommes purs et durs (une petite série de gros plans, dans la foulée, du meilleur effet), de l'autre, on a qu'un ramassis de Groseille tout dépenaillés et dégingandés. On tente de faire malgré tout ami-ami, mais les Clegg vont profiter de la premier occase pour braquer nos Mormons tout de noir vêtus - c'est d'ailleurs plus pour être pénible que pour vraiment obtenir quoi que ce soit - tu voles quoi à un Mormon, sa femme ? S'en fout, il en a une autre. Ses enfants ? Il sait même po combien il en a... Heureusement Sandy et Travis veillent et on se dit qu'ils vont bien finir par se rendre utiles.

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C'est dépaysant et limpide comme tout cette petite caravane du bonheur qui fonce vers l'El Dorado des culs-terreux (sans offense). C'est plein de bons vieux chants du cru pour se donner du coeur à l'ouvrage, et Mormons, chevaux, chiens, têtes blondes foncent vers leur destinée avec pugnacité. Ford nous fait profiter de son magnifique décor naturel, et bien que cela soit en noir et blanc, on finirait presque par deviner la teinte orange du coucher du soleil alors que nos hommes, après avoir gravi une montagne de la taille... du Mont-Blanc, au moins, s'enfoncent vers les plaines fertiles. C'est vivant comme tout et on passe un petit moment sympa en leur compagnie - eux par exemple, continuent leur aventure même après le mot fin, comme s'ils avaient d'autres chats à fouetter. Un des films préférés du gars Ford parmi ses propres réalisations (avec The Sun shines bright), une oeuvre où Mormons, cow-boys et indiens cohabitent main dans la main - les femmes ont la partie congrue mais c'est po nouveau. Plaisant, superbement cadré (du Ford quoi), pittoresque et... droit dans ses bottes comme dirait mon collègue.

Go to the Mid-West

Commentaires
S
Je suis plus fan du coton que du braque (pourtant bourbonnais!), personnellement, quitte à faire dans le pointu. Nan, voilà, c'est tout. (et n'oubliez pas de nous envoyer des sous pour toute promo, surtout à l'approche de Noël)
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P
Un tres bon film, qu'on ne repasse pas assez a la tele.<br /> http://www.braquedubourbonnais.info/fr/nom-chien.htm
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