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4 décembre 2009

Vanya 42ème Rue (Vanya on 42nd Street) (1994) de Louis Malle

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Tchekhov adapté par Mamet mis en scène par André Gregory filmé par Louis Malle... Pfiou! Ce qui pourrait faire craindre au départ une "mise à distance" de la pièce à force de passer par autant de filtres est une impression très vite estompée, tant le jeu des acteurs nous plonge très rapidement et avec une très grande finesse dans ce bal des sentiments. Un sublime de décor de théâtre totalement décati en toile de fond - comme un monde partant ou parti en lambeaux -, une pauvre table, un banc et 9851_vanya_42_eme_rue_vanya_on_42nd_street__18607237_w434_h_q80vanya_42_eme_ruequelques chaises comme tout décorum - Lars von Trier est battu à plate couture sur le terrain de la simplicité - et les premiers mots chuchotés de capter immédiatement notre attention. Julianne Moore roussissime est absolument magnifique dans ce rôle de femme fatale malgré elle qui fait tourner voire perdre la tête à ce plaintif Vanya (Wallace Shawn, passant en un clin de front de la comédie à l'ire) et à ce verbeux Docteur; sa scène de réconciliation et de confidence avec sa belle fille Sonya (Brooke Smith) est en particulier d'un charme absolu, les deux jeunes femmes variant à loisir les petits sourires avec les plus pâles, les regards de défi et ceux de tendresse, jouant leur partition avec un art confondant. Louis Malle éclaire son plateau a minima faisant apparaître et disparaître ces personnages en un clin d'oeil, un ballet incessant d'ombres qui disparaissent dans la nuit ("They are gone" - "He has gone"...) comme des fantômes interprétant cette futile tragi-comédie de la vie. Guère d'effets de caméra, si ce n'est parfois un très léger décadrage lorsqu'un personnage se lance dans une tirade, comme pour le rendre un poil vacillant, en équilibre sur cette fine corde qu'est l'amour. Jamais ô grand jamais du théâtre filmé, mais une intime adaptation de la pièce de Tchekhov que Louis Malle nous laisse avant de nous quitter sur la pointe des pieds - sa justesse à capter ces petites étincelles de vie, finement interprétées, nous manque, résolument.   

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