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1 décembre 2009

L'Aimée (2007) d'Arnaud Desplechin

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Un documentaire intime à savourer avant ou après Un Conte de Noël. Après avoir apprécié de subtiles parts d'intimité dans la fiction mise en scène par A. Desplechin, il nous est donné à voir ici la part de romanesque dans la vie intime et familiale d'Arnaud D. Après avoir évoqué une mystérieuse personne décédée quelques mois plus tôt, le cinéaste se rend dans la maison familiale que son père s'apprête à vendre. C'est pour lui l'occasion de le questionner sur les différentes histoires de famille, et notamment sur la figure de Thérèse, la mère de son père, une infirmière décédée de la tuberculose alors que son fils n'avait même pas deux ans. Etrange de trouver autant d'échos en moi-même, à visionner aussi bien le long-métrage que ce court documentaire (enfin bon, je vais po non plus vous raconter ma vie, hein, nan). Le dispositif est relativement simple, le documentaire étant principalement composé de ces discussions père/fils, le père remontant le fil du temps à l'aide parfois de photos ou d'extraits de la correspondance de Thérèse, le fils, fumant clope sur clope (pour l'anecdote, certes...), posant quelques questions précises sur sa propre grand-mère morte à l'âge de 35 ans. Quelques plans (totalement anecdotiques pour le coup) sur son frère et ses neveux viennent interrompre le fil de la discussion, ainsi que des visites sur les lieux où son père a grandi. Il y a aussi, notamment, une visite au cimetière assez touchante où le parcours du père (les tombes de la famille étant disséminées à plusieurs endroits) semble étrangement correspondre à la place que ces personnes occupent dans son coeur (la tombe de sa "tante", qui l'a élevé, étant proche de l'entrée et celle du père étant le plus éloignée) - mais bon, je m'avance peut-être. Thérèse, qui dans les derniers mois de sa vie passée dans ce centre pour tuberculeux écrivait pratiquement chaque jour, ne cesse d'évoquer la mort qui rôde et qui frappe constamment sans jamais chercher à se lamenter sur son sort. Le père et le fils évoquent cette disparue avec une belle émotion avant de parler de la seconde femme de leur père et grand-père respectif : pour le pater, celle-ci s'est, littéralement, glissée peu à peu dans le rôle de sa mère d'origine, relevant entre les deux femmes de curieux parallèles (leur profession, leur passion pour les mêmes livrets de chants...). Projection légèrement fantasmée ou simple réalité, c'est à partir de ces petites légendes personnelles que chacun se construit, et la vision de ce dialogue "volé" agit comme un appel d'air vis-à-vis de sa propre petite histoire personnelle. Simplissime, intime et précieux.   

laimee

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