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24 novembre 2009

L'Aigle Bleu (The Blue Eagle) de John Ford - 1926

vlcsnap_2009_11_23_23h04m56s166Petite baisse de régime chez Ford avec ce film brouillon et très oubliable. La vitesse d'éxécution habituelle du maître dans ces années-là se transforme ici en précipitation, et on ne comprend pas grand-chose à cette brochette de personnages qui se bousculent les uns sur les autres en 60 minutes de temps. Le fait qu'une partie du film soit perdue n'explique pas tout : trop d'épisodes sont traités à la va-vite, y compris ceux qu"on attend le plus (la lutte des héros contre l'empire de la drogue, par exemple).

Ce qui reste mignon, c'est la base même de l'histoire : deux larrons se disputent les faveurs de la même jeune fille (Janet Gaynor, que Ford filme comme une petite chose rigolote, mais est en fait une salope incroyable, jouant avec délice sur la jalousie de ses prétendants), d'où rivalité atavique. Le film commençant pendant la guerre, la lutte entre eux est mise entre parenthèses, patriotisme oblige ; mais dès l'armistice signé, les revoilà evlcsnap_2009_11_23_22h45m54s5n train de se mettre sur la gueule à la moindre occasion. Heureusement, ils vont se trouver associés au cours d'une mission (démanteler un réseau de trafiquants de drogue, donc), avant de régler leurs comptes en vrais gentlemen, lors d'un match de boxe dans les règles. Taquin, Ford envisage les conflits armés comme des périodes de trêve, et vice-versa : ce qui compte avant tout pour les héros, c'est de se mettre des mandales, et il faut qu'ils attendent la fin de la guerre pour ce faire. Le film sait saisir de jolis moments de quotidien, et sait aussi envoyer la sauce dans ce combat de boxe final vraiment échevelé. Les seconds rôles sont assez drôles (le gars qui s'assomme tout seul en donnant eds conseils au boxeur, l'entraîneur qui donne ses conseils au téléphone), ce qui compense une confusion gênante dans les personnages principaux.

vlcsnap_2009_11_23_22h55m17s12A cheval entre comédie de moeurs et film d'action, Ford jongle maladroitement avec les genres, et est forcé de sacrifier pas mal de séquences par excès de zèle : l'explosion d'un sous-marin est réglée en quelques secondes et sans esprit, le personnage féminin disparaît soudainement du film sans raison, et quelques séquences auraient pu être facilement coupées là où d'autres font défaut. Restent quelques cadres assez audacieux, et des gags charmants. Pour le reste, à voir seulement pour compléter une odyssée fordienne.

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