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22 novembre 2009

Riley the Cop de John Ford - 1928

vlcsnap_2009_11_22_18h26m52s180Un petit film qui ne mange pas de pain avant de me taper le Haneke. Riley the Cop est charmant, et nage dans des eaux pas si fréquentes que ça chez Ford ; celles de la comédie pure. Riley est un gentil flic qui oeuvre dans un quartier sans problème, l'ami des enfants, des alcoolos et des marchands à la sauvette. Quand un problème survient dans son secteur, il le déplace chez son collègue et s'en retourne faire une partie de base-ball avec les mômes du coin. La première partie est faite de ça, une chronique craquante de quartier américain, avec dans le rôle du polisson le flic lui-même. Ca n'a l'air de rien, mais finalement c'est subtilement malpoli, Ford annonçant carrément la couleur avec son premier inter-titre qui ouvre le film "Un bon flic se reconnaît au nombre d'arrestations qu'il ne fait pas". Sarko avalerait sa rollex devant ce portrait de flic qui préfère prévenir que sévir, qui flemmarde la plupart du temps, casse des vitres en chahutant avec les gosses, et fume des cigares en soupirant d'aise au lieu de matraquer le sans-papier à portée de main. C'est mignon comme tout, lumineux et très enlevé, on est heureux.

vlcsnap_2009_11_22_18h00m54s219Ensuite, Riley est envoyé en Europe pour y récupérer un prisonnier (gentil lui aussi ; c'est d'ailleurs la marque du film : tout le monde est gentil). L'occasion d'appuyer sur quelques clichés bon-enfant (l'Allemagne et ses choppes de bières dantesques, la France et son luxe), et pour notre policier de faire connaissance avec une Tyrolienne tout à fait gironde qui lui assènera des claques à décorner un boeuf avant de l'épouser. En filigranne, on surprend Ford en pleine critique de la Prohibition, l'Europe étant surtout le lieu de tous les possibles (alcool, sexe, fin des tabous). Riley est ébahi devant une Française embrassant à pleine bouche plusieurs hommes, avant d'en profiter lui-même, rêvant de s'installer dans ce pays magique où les flics sont encore plus nazes que lui. Finalement, le film est un portrait d'homme frustré découvrant la liberté, et est peut-être moins innocent qu'il n'y paraît.

En tout cas, c'est réalisé à 200 à l'heure, plein de joie et de chaos, et plein aussi de petites trouvailles croquignolettes : toutes les scènes où Riley est bourré (en gros, les 3/4 du film) sont l'occasion vlcsnap_2009_11_22_17h55m34s94d'expérimentations diverses de la part de Ford, montage de plans différents dans un même plan, hallucinations, premières tentatives de prises de son (un gros Allemand hilare dont on entend le rire). Peut-être pas la comédie du siècle, étant donné que Riley the Cop est dépourvu de gags proprement dits, mais plutôt constitué d'une suite de situations marrantes ; mais un moment léger et tranquillement insolent qui vaut des points.

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