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Shangols
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19 novembre 2009

The Lineup (1958) de Don Siegel

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On reste à San Francisco et dans le film noir avec ce petit polar très corsé : une association de malfaiteurs (l'excellent Eli Wallach en tueur, brut de décoffrage, allié à son coach, Robert Keith, la fine moustache et des allures efféminées (un beau petit couple)) absolument truculente qui doit récupérer trois petits paquets d'héroïne cachés dans les souvenirs de voyageurs en provenance d'Asie. Trois missions qui doivent se passer comme sur des roulettes, en théorie, pour ces pros, et qui vont forcément provoquer un peu de grabuge. Une galerie de personnages savoureux (de vraies tronches pleines de charisme - l'excellent "The Man" plus stoïque que Raymond Domenech sur le bord de la touche), des scènes d'action (ouaouh des courses de bagnoles dans les rues de San Francisco) superbement réglées, des petites montées de violence qui font froid dans le dos - Wallach, fier comme Artaban et un peu couillon aussi, dont le cerveau pense d'abord à tuer avant de réfléchir - et un final qui tient parfaitement en haleine, bref, décidément une bonne pioche que cette série de polars exhumés des fonds de la Columbia.

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Après une scène d'ouverture où, en moins de trente secondes, on assiste à deux accidents spectaculaires avec en prime deux cadavres - un flic et un conducteur de taxi qui a dû être formé à Shanghai (il est en manque, faut dire) -, on se dit que la police va avoir du mal à analyser ce qui s'est passé (un porteur a balancé la valise d'un touriste dans un taxi avant que la bagnole parte en trombe...). Nos inspecteurs font leur taff, et découvrent que des touristes servent de mules pour transporter, malgré eux, dans leur bagages, de l'héroïne (c'est pas une mauvaise idée si je veux ramener mes DVD en France - faut que je trouve une immense statue de Bouddha toute creuse, pas gagné). On fait alors la connaissance de deux intermédiaires (Wallach and Keith) ultra au taquet qui, en quelques heures, doivent rendre visite à trois individus pour rentrer en possession de la poudre en sachet cachée dans une statuette, des couverts ou une poupée : rendez-vous dans un sauna avec un grand gaillard dénudé (petite homosexualité latente du Eli, nan?), passage dans une famille bourgeoise avec un serviteur asiatique "résistant" (rendez-moi ces couteaux nom de Dieu!) et entourloupe d'une jeune femme avec enfant (Fais voir ta poupée, petite ! Maman, le Monsieur il l'a toute déguenillée !). Eli est un tueur froid vieille école que tempère tant bien que mal un Keith aux petits soins. La poudre laissera derrière elle quelques flaques de sang... On a droit, là encore, à une vraie visite de San Francisco, le film nous trimballant sur un excellent rythme d'un endroit à un autre. L'association phare est bidonnante dans cette volonté de tout prendre avec un certain flegme (le jeune conducteur alcoolo, lui, est à l'agonie) même si on sent qu'à force d'arrogance, elle risque bien de foncer droit dans le mur... Une course-poursuite finale en bagnoles impressionnante avec un grand Eli totalement en free-lance ("Le balancé de chaise roulante sur patinoire", tout un art). Bref, cela ne nous dit pas comment l'équipe de France de foot va faire pour marquer des buts sans la main, mais Don Siegel signe une petite perle du genre, relevée par une excellente distribution.      

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