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13 novembre 2009

Mayerling (1936) d'Anatole Litvak

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Mayerling, the histoire d'amour viennoise romantissime, dans la version noir et blanc un poil défraîchie mais vaillante (bien restaurée) d'Anatole Litvak. Tourné dans les studios de Joinville, ce film français a des allures de méga-production hollywoodienne et supporte tout à fait la comparaison. Somptueux décors, une musique virevoltante qui fait s'enchaîner les séquences sans temps morts, un couple de jeunes premiers (Charles Boyer et Danielle Darrieux) beau comme un camion et sa remorque, et en prime une galerie de seconds rôles qui ont fait notre petite marque de fabrique - du cocher barbu au couple de flics (alliage improbable et comique de Laurel et d'un Dupond) en passant par une comtesse bavarde comme une pie et un journaliste au tarin plus long qu'une rame de métro. Même si l'histoire d'amouuuuuur éternel est bête comme chou ("Je ne pourrais jamais vivreeee sans toi, mon amour, ne pars pas..."), on reste Annex___Boyer__Charles__Mayerling__01sympathiquement sous le charme de ces deux tourtereaux qui se disent des mots doux et se font des promesses passionnées qui dureront après leur mort et pis encore un peu plus même. Danielle Darrieux est fraîche comme un camaïeu avec ses grands yeux effarouchés et son naturel qui charment notre archiduc (petite réplique toute mignonne après leur premier rencart : "Je ne pourrai plus jamais dormir..." Ah que c'est beau d'y croire quand on a dix-sept ans!). Charles Boyer ("Tu m'enlèves des années" lui confiera-t-il, eh oui!) tour à tour bougon ou colérique s'ennuie à mourir sans sa belle dans cette viennoiserie de palais et se la joue grand noceur pour parer à son absence : rhum flambé dans des immenses vasques (le grand moment du film, si je peux me permette un point de vue purement subjectif), danse à la russe endiablée sur la table, petites pépettes qu'on embrasse à pleine bouche et dont on change toutes les cinq secondes (il y en a même une à qui on déchire la robe et qui laisse entrevoir une demi-seconde un sein... en 1936!!!! super limite!). Charles tardera à dessouler lorsque Danielle fera une arrivée impromptue au cours de la soirée, mais les deux amants ne tarderont point, lors d'une scène de bal d'anthologie où ils paraderont une première et une dernière fois, à prendre la seule décision possible : le double suicide - on se croirait presque dans un film nippon. Dernières heures dans le calme sous la neige de Mayerling avant de faire le grand saut... Cela a beau être cousu de fil blanc, la réalisation de Litvak n'a pas à rougir, et Danielle Darrieux SOIXANTE-TREIZE ANS PLUS TARD ! n'a pas pris une ride (ou juste une petite, là, sur le front). "Les heureux font les meilleurs damnés", cette petite phrase issue d'un spectacle de marionnettes, visionné lors de leur première rencontre, annonce leur mort prématurée, y'aura rrren à y faire. Le film n'est pourtant jamais plombant avec plein de petites séquences guillerettes, comme celle avec les cygnes à la fête foraine ou lors de leur multiples rencontres en catimini où chacun n'a d'yeux que pour l'autre. Le meilleur-ling, haut la main.    

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