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5 novembre 2009

Amateur (1994) de Hal Hartley

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Une oeuvre déjà aussi datée que les téléphones portables de la taille d'une cabine téléphonique utilisés dans le film ? Avec Amateur Hartley commence apparemment à se prendre un peu trop au sérieux, et c'est peut-être dès cette oeuvre que l'heure de la décadence du type sonne. Mais ne nous tirons point une balle dans le pied et tentons de voir ce qu nous pourrions sauver de cette gentillette histoire : Isabelle Huppert incarne une ancienne nonne qui écrit maintenant pour des magazines pornographiques; cerise sur la religieuse, on ne sait point si elle est désormais nymphomane ou simplement frigide - c'est antithétique, me direz-vous, mais cela permet de nimber son personnage d'une sorte de mystère indéchiffrable, voyez; c'est bien d'ailleurs le seul intérêt : qu'Huppert s'habille comme une bougie ou de façon plus sexy, son personnage demeure aussi froid qu'une porte de frigo. A ses côtés, l'éternel amnésique hartleyen interprété par Martin Donovan; il a, lui, tout intérêt à oublier ce qu'il était avant : on apprendra ainsi, que, dans le passé, il a fait tourner la chtite Elina Löwensohn dans des films porno et ce dès l'âge de treize ans (!); en plus c'était un gars violent, ce qui tranche totalement avec son air de doux rêveur actuel - c'est encore un personnage mystérieux, voilà, vous avez compris, super bad before, super nice now. Elina L. (le seul vrai rayon de soleil purement esthétique...) est comme d'hab sexy en diable dans sa robe moulante et tente désespérément de commencer une autre vie. Son personnage demeure quant à lui bien fade, faute d'être mystérieux. Il y a enfin le seul personnage vraiment azimuté de la bande, interprété par l'excellent Damien Young, qui pête totalement un plomb après avoir été torturé et électrocuté - logique. Vrai bouffon, il apporte un peu d'air à ce récit bien plan-plan : même si la scène semble sortie tout droit de Bande à Part de Godard, sa mise à mort, après 35 coups de flingue tout en courant autour de sa victime, est vraiment fendarde - faut savoir l'apprécier, le reste du film étant d'un sérieux papal.

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Ces quatre "individualités" se retrouvent plus ou moins dans la même galère avec une bande de tueurs à leurs trousses (une sombre histoire de chantage et de disquettes avec des infos sur un trafiquant d'armes; c'est pas plus crédible que ma grand-mère qui part faire ses courses avec une kalashnikov dans son cabas, mais c'est le seul truc qu'Hartley a trouvé pour ajouter une touche de suspense à son bazar). Huppert et Martin se tournent autour pendant tout le film, passent leur temps à dire qu'il devrait faire l'amour, comme ça, histoire de s'occuper, sans jamais passer à l'acte, et on a beau tenter de s'accrocher à leurs dialogues existentiels, il n'y a quand même pas grand chose à savourer. Les deux sont tristes comme un épagneul breton qui a perdu son chapeau, et même si Hartley tente de chorégraphier gentiment ses plans, on hurle à la mort en attendant qu'il se passe enfin quelque chose bordel ! On aura enfin droit à une vraie scène d'action, quand Huppert s'emparera d'une perceuse (avec fil !!!!) pour faire peur à l'un des tueurs - elle le pointe comme un gun alors qu'il s'agit d'une arme ultra pathétique : non seulement tu peux po aller bien loin (le fil, donc) mais en plus si le type que tu "vises" (pour peu qu'il ne soit pas totalement con, ce qui est le cas ici vu qu'il préfère sauter par la fenêtre) a la bonne idée de débrancher le fil, tu as l'air méchamment stupide avec ton truc à la main - à moins de faire une pub pour Bosch, bien sûr. Hartley nous avait annoncé une issue fatale, elle sera absurde et fatale - tout ça pour rien, en fait -; c'est pas vraiment grave en soi si ce n'est qu'il continuera ensuite de filer le même coton... J'espère juste qu'Henry Fool ne me laissera pas autant en carafe, n'en gardant qu'un très vague souvenir...    

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Tout l'art d'Hal Hartley : clique

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