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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
5 novembre 2009

Là-Haut (Up) de Pete Docter & Bob Peterson - 2009

19117766_w434_h_q80Encéphalogramme et cardiogramme plats pour la cuvée 2009 des productions Pixar. Ni vraiment drôle ni vraiment beau, privé de fond et de rythme, pourvu de personnages sans sève, Up est un film inutile à tout point de vue, si bien qu'on se demande un peu ce qui a pris Docter et Peterson de mettre en place ce projet après le grand Wall-e. C'est un gros retour en arrière : moi qui pensais que le petit robot nettoyeur avait ouvert une voie vers plus de maturité pour les dessins animés ricains, je me retrouve gros-jean avec cette petite chose puérile et ennuyeuse au possible. Difficile de vibrer aux aventures de ce vieillard rêvant de rattraper sa vie, de ce môme pâlichon, de cet oiseau sans caractère et de ce chien parlant : aucun n'est vraiment attachant, et la piste sympathique envisagée dans les premières bobines (emmener deux représentants de minorités vers un au-delà rêvé, loin des discriminations du monde moderne) s'envole bien vite pour retrouver le confort douillet des archétypes de ce genre de productions : des personnages tracés à gros traits, à savoir au coeur gros comme ça sous leur cuirasse bourrue blablabla. Calme plat côté risques, on restera bien sagement sur ses bases.

19117748_w434_h_q80Quant à la forme de la chose, mise à part une jolie idée piquée à Miyazaki (une maison qui vole) et dont les gusses abusent grossièrement (un peu marre de la voir dans tous les coins de l'écran, du début à la fin), on est dans une laideur moyenne, là aussi conventionnelle dans ce type de films : le rêve est coloré, le cauchemar gris. On sent bien que les réalisateurs voudraient se rapprocher le plus possible du monde réel dans ces mouvements extraordinairement bien rendus, notamment dans les déplacements des chiens et dans les expressions du méchant de service (un mix réussi entre Eastwood, Alec Guiness et Max von Sydow) ; mais on se rend compte, en voyant le film, qu'on se tape complètement de cette technique réaliste qui enlève toute grâce aux personnages. De grâce, d'évasion, de vision personnelle, point. Juste une prouesse technique au service du vide et de l'ennui, même pas très réussie finalement. Down.  (Gols 13/08/09)


Je pensais que mon comparse avait été sans pitié devant cette oeuvre gonflée à l'hélium. Il n'avait pas vraiment à en avoir tant l'histoire, en effet, ne vole vraiment pas haut - et je ne parle pas des gags poussifs répétés chacun trois ou quatre fois pour nous en faire comprendre toute la subtilité (la grosse autruche multicolore qui bouffe la canne tripode, les chiens qui rongent les balles de tennis de cette même canne, la voix du bas-rouge qui déconne...). Il ne s'agit donc au final que d'un petit vieux et d'un petit gros embarqués dans une aventure guère palpitante - il faut sauver... une espèce animale super rare (c'est Nicolas Hulot qui a donné cette idée de génie ?)... Le plus absurde c'est que l'espèce en question a déjà disparu, vu qu'il s'agit ni plus ni moins d'un aepyornis (incollable sur Madagascar et sa faune endémique...) qu'on a repeint pour l'occase, histoire d'être raccord avec les ballons de toutes les couleurs. On a beau tenter de temps en temps de faire péter les enceintes pour nous sortir de notre torpeur, rien n'y fait et je ne pense point que la version 3D donne vraiment plus de relief à l'ensemble (rires plats). Je rends mon badge Pixar. Pscchiit. (Shang 05/11/09)

la_haut    

Commentaires
A
Team Mitch pour ma part (en un peu plus nuancé) !<br /> <br /> J'ai passé plutôt un bon moment malgré 2 ou 3 moments longuets et effectivement la morale m'a aussi dérangée. Toy Story c'était quand même mieux.
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P
Et moi de marbre. <br /> <br /> L'ai trouvé longuet, didactique sans jamais être drôle, bref lassant. Je répète: on finit par se fiche complètement de ce qui à arrive et à qui. <br /> <br /> Bravo pour tes arguments, mais je continue de penser que ce film a , dans le fond , un très mauvais fond. Ce truc irrépressible et quasi atavique des Américains du "Think Pink". Ce que d'aucuns reprochent à Disney est bel et bien présent là aussi. Mais , ici, masqué, pas franc du collier... Au final d'autant plus beurk et horripilant ! <br /> <br /> Moi, ça m'a fait penser à ces grandes boutiques de gadgets roses et vert pomme qui fleurissaient partout dans les années 90.
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C
Désolé de ce retard, Mitch…<br /> <br /> <br /> <br /> En effet, Joie n’est pas critiquée dans le film mais elle n’est pas parfaite, elle aussi doit grandir : elle croit qu’elle peut régner sans partage en contrôlant de près les autres mais d’une part c’est complètement épuisant comme le montre le début du film et d’autre part c’est surtout très vain. Car (et je trouve ça très beau) Joie doit apprendre que les autres émotions sont inévitables et qu’il faut trouver un moyen pour gérer ensemble la sensibilité de Riley. Elle aurait pu s’en douter : Peur est utile quand Riley court à travers la maison et doit éviter la prise électrique. Mais Tristesse est son antithèse et c’est logique que ce soit avec elle qu’elle ait le plus de mal… Joie représente sans doute l’idéal de la sensibilité de la petite fille, qui voudrait ne jamais éprouver d’émotions négatives mais qui doit apprendre à les gérer.<br /> <br /> <br /> <br /> Je trouverais aussi écoeurant que la joie soit la règle à tout prix… mais je ne suis pas d’accord quand tu dis que c’est un postulat obligatoire ; ça me paraît bien plutôt descriptif que normatif : Joie ne règne que dans la psyché de Riley ; chez les adultes, les cinq émotions se ressemblent énormément et sont souvent à égalité, disposées à l’identique devant le tableau de bord (même chez le conducteur de bus, ça ne te fait pas rire comme elles sont toutes méchantes ?). <br /> <br /> <br /> <br /> C’est étrange, je ne trouve pas du tout les autres émotions antipathiques : Peur est pathétique, Colère et Dégoût drôles ou inquiétantes… et, si, justement, elles vont devenir nécessaires, ou du moins Joie va se rendre compte qu’elles le sont : Tristesse au moment du match, Dégoût provoquant Colère pour fondre la vitre et sauver Joie…<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de la raison, elle est absente du film en effet, mais pas de chez Riley. Les cinq émotions ne commandent pas du tout strictement tous les choix de la petite fille. A certains moments, oui, mais il y en a d’autres où les émotions ratent leur effet : dans ce cas, c’est bien que quelqu’un d’autre est aussi au contrôle… Le Train de la pensée, la pensée abstraite, tout cela n’est pas du tout le domaine des émotions (ils sont situés en dehors du Quartier général des émotions) mais existent bel et bien. La raison de Riley n’est pas personnifiée mais elle a sa place, parfois réduite, c’est vrai.<br /> <br /> <br /> <br /> Sinon, tout de même, j’ai été ébloui de l’invention permanente (les lieux, les souvenirs d’enfance et leur gestion, la mémoire, la Fosse, le subconscient, la création des rêves, même les îles valeurs ou repères) et l’humour est souvent assez adulte et fin, le film m’a laissé tout à fait euphorique. :-)
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C
J'ai vu "Vice-versa", peux-tu argumenter le côté réac, Mitch ? L'importance de la famille ? Mais pour une fille unique de 11 ans, c'est un peu inévitable...<br /> <br /> Je ne trouve pas du tout ça conservateur et tout ce qui tourne autour de Joie et Tristesse me paraît ingénieux et très peu appuyé, pour dire l'évolution psychologique vers une maturité... Et c'est tellement inventif tout le long... la deuxième fois que je voyais un film en 3D (après "Les Contes de la nuit")...<br /> <br /> <br /> <br /> L'aspect qui me gêne serait plutôt l'acharnement sur les péripéties de film d'aventures qui, si ça fait peut-être trembler un enfant, ne fonctionnent pas pour un adulte : on sait bien que les personnages ne sont pas vraiment en danger, alors inutile de faire comme si... ça me paraissait un peu trop, mais sinon, je l'ai trouvé haletant.<br /> <br /> <br /> <br /> Une proposition, Mitch : tu re-tentes un Desplechin et je re-tente un Hazanavicius.<br /> <br /> :-)
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M
Pour info, dans le dernier, les petits ballons de toutes les couleurs ont été remplacés par des billes aux couleurs sinistres. <br /> <br /> Vice et Versa est un film d'un ennui abyssal; et ce , dès les 5 premières minutes... et quand même plutôt réac, il faut bien le dire, dans son fond . Et en plus, esthétique vraiment moche. <br /> <br /> Et c'est quelqu'un qui a beaucoup aimé Là-Haut qui vous le dit ! <br /> <br /> Ah si... A sauver : le générique final assez amusant.
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