Là-Haut (Up) de Pete Docter & Bob Peterson - 2009
Encéphalogramme et cardiogramme plats pour la cuvée 2009 des productions Pixar. Ni vraiment drôle ni vraiment beau, privé de fond et de rythme, pourvu de personnages sans sève, Up est un film inutile à tout point de vue, si bien qu'on se demande un peu ce qui a pris Docter et Peterson de mettre en place ce projet après le grand Wall-e. C'est un gros retour en arrière : moi qui pensais que le petit robot nettoyeur avait ouvert une voie vers plus de maturité pour les dessins animés ricains, je me retrouve gros-jean avec cette petite chose puérile et ennuyeuse au possible. Difficile de vibrer aux aventures de ce vieillard rêvant de rattraper sa vie, de ce môme pâlichon, de cet oiseau sans caractère et de ce chien parlant : aucun n'est vraiment attachant, et la piste sympathique envisagée dans les premières bobines (emmener deux représentants de minorités vers un au-delà rêvé, loin des discriminations du monde moderne) s'envole bien vite pour retrouver le confort douillet des archétypes de ce genre de productions : des personnages tracés à gros traits, à savoir au coeur gros comme ça sous leur cuirasse bourrue blablabla. Calme plat côté risques, on restera bien sagement sur ses bases.
Quant à la forme de la chose, mise à part une jolie idée piquée à Miyazaki (une maison qui vole) et dont les gusses abusent grossièrement (un peu marre de la voir dans tous les coins de l'écran, du début à la fin), on est dans une laideur moyenne, là aussi conventionnelle dans ce type de films : le rêve est coloré, le cauchemar gris. On sent bien que les réalisateurs voudraient se rapprocher le plus possible du monde réel dans ces mouvements extraordinairement bien rendus, notamment dans les déplacements des chiens et dans les expressions du méchant de service (un mix réussi entre Eastwood, Alec Guiness et Max von Sydow) ; mais on se rend compte, en voyant le film, qu'on se tape complètement de cette technique réaliste qui enlève toute grâce aux personnages. De grâce, d'évasion, de vision personnelle, point. Juste une prouesse technique au service du vide et de l'ennui, même pas très réussie finalement. Down. (Gols 13/08/09)
Je pensais que mon comparse avait été sans pitié devant cette oeuvre gonflée à l'hélium. Il n'avait pas vraiment à en avoir tant l'histoire, en effet, ne vole vraiment pas haut - et je ne parle pas des gags poussifs répétés chacun trois ou quatre fois pour nous en faire comprendre toute la subtilité (la grosse autruche multicolore qui bouffe la canne tripode, les chiens qui rongent les balles de tennis de cette même canne, la voix du bas-rouge qui déconne...). Il ne s'agit donc au final que d'un petit vieux et d'un petit gros embarqués dans une aventure guère palpitante - il faut sauver... une espèce animale super rare (c'est Nicolas Hulot qui a donné cette idée de génie ?)... Le plus absurde c'est que l'espèce en question a déjà disparu, vu qu'il s'agit ni plus ni moins d'un aepyornis (incollable sur Madagascar et sa faune endémique...) qu'on a repeint pour l'occase, histoire d'être raccord avec les ballons de toutes les couleurs. On a beau tenter de temps en temps de faire péter les enceintes pour nous sortir de notre torpeur, rien n'y fait et je ne pense point que la version 3D donne vraiment plus de relief à l'ensemble (rires plats). Je rends mon badge Pixar. Pscchiit. (Shang 05/11/09)