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1 novembre 2009

Scream 3 de Wes Craven - 2000

ScreamThreeOn pensait que Craven était allé au bout du concept avec le 2ème volet, dans le genre mise en abîme. Eh bien non : Scream 3 s'enfonce un peu plus dans le labyrinthe complexe, et mélange avec virtuosité 3 couches de fictions : l'histoire du film, l'histoire de l'histoire du film... et le film. Scream 2 reposait sur l'idée que les nouveaux meurtres avaient lieu sur le tournage du premier opus, dans un dédale de va-et-vient temporels ; celui-ci se déroule "en direct", c'est-à-dire que notre cher assassin suit le scénario du film en train de se faire pour se débarrasser de ses victimes. Vous me suivez ? En gros, l'impression, c'est que le meurtrier regarde le film avec nous, avec juste ce tout petit temps d'avance qui fait qu'il sait qui il va tuer à la bobine suivante. Je résume donc : le 1 était un film, le 2 un film sur le film,... le 3, ben on sait plus trop, tant Craven excelle à brouiller les pistes du direct et de la fiction.

scream_3_xl_02__film_ALe concept devient vertigineux, encore plus que dans New Nightmare qui explorait déjà cette direction. On assiste à des scènes incroyables, comme cette course-poursuite dans les décors du premier opus : les mêmes plans sont recréés, sauf que quand l'héroïne veut s'échapper par la même porte que jadis, elle tombe sur une impasse, un décor de cinéma. Ailleurs, une jeune fille traquée veut se défendre contre son agresseur, saisit un couteau... qui s'avère être un gadget de cinéma. Non content de multiplier ces "auto-références", Craven multiplie les clins d'oeil, à Carpenter, à Lucas, à Hitchcock, faisant du cinéma et de ses fantasmes la sève même du danger qui menacent ses personnages. Même si Scream 3 est moins virtuose que les autres dans les scènes de pure action, même si la résolution finale manque de surprise, le film dans son ensemble est impressionnant, sachant toujours surenchérir sur les partis pris déjà vastes de ses prédécesseurs. On s'approche de grands films conceptuels à la Mulholland Drive, dans lesquels le fantasme hollywoodien sert d'appui à une violence à mi-chemin entre le rêve et la réalité. Craven n'a pas cette ambition, et conserve son style "film du samedi soir" fun et enlevé, mais il y derrière cette façade un brillant essai sur la place du spectateur face au cinéma. Le tout sur fond de thriller pétaradant rigolo. Que demande le peuple, si ce n'est un numéro 4 ?

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