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Shangols
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24 octobre 2009

Scream 2 de Wes Craven - 1997

scream_2Retour en forme pour l'homme (ou les hommes ? ou la femme ? ou les femmes ? comptez pas sur moi) au masque munchien. Après s'être finement gaussé des codes des scary movies dans l'opus 1, Craven choisit tout naturellement de démonter ici ceux des "sequels", et plonge une nouvelle fois son héroïne dans un vertigineux jeu de mises en abîmes multiples. Et c'est encore une fois un plaisir délicieux, celui de sainement se faire peur en contemplant l'essentiel de la distribution se faire décimer dans un joyeux délire sanglant. Certes, cette suite est peut-être un poil moins intéressante que l'original, notamment dans les scènes dialoguées un peu poussives et moins profondes ; mais Craven répond brillamment présent dans les séquences de pur suspense, et ça suffit pour qu'on passe deux heures jouissives.

Craven ne cesse pas d'interroger avec humour son propre cinéma. La première séquence est impressionnante : elle se déroule lors de la projection au cinéma de l'opus 1 (renommé "Stab"), dans un multiplexe plein d'ados vociférants. Les premiers meurtres vont se dérouler devant l'écran, dans un labyrinthe G45211319959931d'aller et retour entre "fiction" et "réalité" absolument bluffant. Magnifique idée qui rend ces scènes encore plus effrayantes : en voyant des ados se faire éventrer devant un film d'horreur, on est nous-mêmes soudain plongés dans une dimension parallèle, une "troisième couche de réalité" très troublante. C'est très drôle, d'autant que "Stab" est un remake très maladroit de Scream : ce sont les mêmes scènes, mais trop forcées, trop pleines de ficelles, comme si Craven voulait prouver qu'il avait réussi à éviter les pièges du genre, en montrant simplement ce qu'un mauvais film d'horreur peut être. Et c'est d'autant plus virtuose que, plus loin dans le film, dans une scène au théâtre pleine de bruits et de fureur, Craven va utiliser ces mêmes ficelles, affronter ces mêmes facilités, et que ça va fonctionner à merveille : orage tonitruant, musique hyper-expressive, montage haché et bruitages excessifs, ce sont des sine qua non du genre, et Craven ne se cache pas de son utilisation de ces codes éternels pour faire peur.

C'est donc toujours le même principe : on vous explique comment on va vous faire peur, puis on vous fait peur, prouvant ainsi que le film d'horreur repose sur des bases éternelles justement jouissives par leur répétition. Mais le Wes est aussi un grand inventeur de formes nouvelles, et certaines scènes sont G4521675524968passionnantes dans l'originalité de leur dispositif. La jeune fille terrorisée forcée d'enjamber le tueur pour pouvoir sortir de la voiture (se réveillera-t-il pour la poignarder ?), dans une suite de cadres qui utilisent le montage et le plan fixe en virtuose ; un assassinat vu à travers une vitre isolante, qui coupe les bruits et rend la mort encore plus étrange, tordue ; une brutalité glaçante dans la direction de l'acteur qui joue le tueur (3 ou 4 gestes secs, point) ; ou un subtil jeu de chat et souris par téléphone et caméra vidéo, qui donne au décor un aspect effrayant, comme un immense piège d'où les victimes ne pourront de toute façon pas s'échapper... Mêmes si les bonnes vieilles recettes de grand-mère sont là, Craven les dope aux nouvelles technologies, et surtout les explose par son imagination et par l'ampleur de ses dispositifs. Un régal.

Commentaires
S
Vous avez même apprécié la révélation finale sur l'identité du/des tueur(s) ?
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