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15 octobre 2009

No Room for the Groom de Douglas Sirk - 1952

vlcsnap_2009_10_15_19h44m55s184On surprend Sirk en pleine sieste avec ce tout petit film très poussif. On ne retrouvera là-dedans à peu près rien de ce qui fait le charme du compère, et on le choppe même en totale paresse dans la direction d'acteurs et l'écriture de scénario. La seule idée mignonette de la chose, à vrai dire, c'est l'idée de base : un jeune militaire se marie en douce avec sa promise ; mais suite à un concours de circonstances ballot, le mariage ne peut être consommé dans l'heure. Tout le film va balloter notre pauvre gars de déconvenues en frustrations, retardant ad nauseam le moment où il pourra enfin forniquer avec son épouse. Concept taquin et qui donne une texture presque érotique à l'ensemble, Sirk n'étant pas avare de sous-entendus finauds quant à la chose.

Mais sur une idée aussi précieuse, Sirk ne parvient jamais à réaliser quoi que ce soit. La faute aux personnages surtout, tous antipathiques à commencer par le couple vedette lui-même : lui, efféminé, grimaçant, trop jeune ou trop fragile, est agaçant dans ses faiblesses. Tony Curtis, décidément fade comme tout, ne maîtrise aucun des rythmes classiques de la comédie, et s'agite désespérément comme une follasse sans parvenir à donner une quelconque épaisseur à son vlcsnap_2009_10_15_19h32m09s205personnage (il y avait du boulot, ceci dit, le personnage étant écrit sans subtilité). Elle, jeune première sans rien à défendre, minaude au second plan ; c'est Piper Laurie qui s'y colle, et elle est transparente. Même la mise en scène d'habitude au taquet du maître est passée ici à l'essoreuse, et en ressort avec quelques-uns des grands motifs sirkiens, mais complètement délavés : son emploi des fenêtres comme prolongation de l'inconscient des personnages se réduit ici à un premier degré trop lisible, et son utilisation des escaliers ne nous donne droit qu'à quelques contre-plongées sans envergure. D'élégance, point, de glamour, nibe, de pétillement, queude. Un film à oublier dans l'oeuvre de Sirk.

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Commentaires
A
Je te trouve bien dur avec ce film, qui, effectivement n'arrive pas à la hauteur des grands mélos de Sirk, mais qui reste un petit divertissement mignon comme tout. Plus un film de scenario que de mise en scène, c'est sur, le but étant de trouver les 1000 et une façons pour qu'un mariage ne soit pas consommé : maladie, famille encombrante, guerre, appât du gain... C'est plutôt bien fait, et on enrage derrière l'écran à chaque obstacle nouveau. Un joli moment.
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