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21 septembre 2009

LIVRE : Ma Mère de Richard Ford - 1988

000303659Cet opuscule de Richard Ford est à la mesure de sa pudeur et de sa volonté de ne point s'épancher sentimentalement sur celle qui fut sa mère. Non pas parce qu'il ne la respectait pas, bien au contraire, simplement parce qu'il ne veut point romancer ce qui n'a pas à l'être. Il a vécu son enfance sous la protection de sa mère, son père ne rentrant de son travail que le week-end, puis son père est mort. Un drame sans retour dont elle ne chercha jamais à se remettre ("Je peux seulement dire que, durant toutes les années qui suivirent la mort de mon père, vingt et une années, sa vie ne sembla jamais vécue à plein"); ado, le Richard s'en veut d'avoir malgré lui mis un frein à ce qu'il pense être la seule véritable aventure de sa mère, puis ils se sont séparés, lorsqu'il est parti à la fac ("Voici pourquoi elle pleurait. Parce que nous ne serions plus jamais soudés, parce que cette époque était révolue"). Ford n'évoque ensuite que les circonstances banales dans lesquelles ils se sont croisés comme deux voyageurs qui se rendaient visite par habitude. Sa mère a alors eu le cancer et, malgré les perspectives assez sombres à mesure que son état empirait, les deux ont continué de garder des rapports normaux, plein d'amour en silence, sans démonstration démesurée, comme la simple acceptation d'un destin entre une mère et son fils... Richard Ford ne cherche jamais à s'apitoyer, à nous apitoyer, mais continue de faire le constat de cette épreuve avec une sincérité touchante : " (...) pendant ces derniers mois, je l'ai vue et revue affronter la mort; aussi puis-je dire que voir ainsi la mort affrontée avec dignité et courage ne confère aucune de ces deux qualités, mais seulement la pitié, l'impuissance et la peur". Il ajoute un lapidaire "Tout le reste ne regarde que moi" pour ne point avoir à rentrer plus en avant dans l'intimité de leur relation : raconter n'est pas tout déballer; Ford reste maître de la retenue dans ce portrait en forme d'hommage à celle qui n'a d'extraordinaire que le fait d'être sa mère. Et c'est "tout". 

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