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9 septembre 2009

Lady Hamilton (That Hamilton Woman) (1941) d'Alexander Korda

Jamais un très grand fan de ces reconstitutions historiques - on est ici à la toute fin du XVIIème à Naples - même si ici le duo, pour ne pas dire le trio composé de Vivien Leigh-Laurence Olivier-Alan Mowbray, constitue tout de même une belle brochette. Korda évite - ça coûte en plus moins cher - les grandes scènes avec bal et trois mille figurants, et se concentre sur les petites discussions d'alcôve de son couple vedette. Quelques belles scènes romantiques à souhait entre nos deux amants et un final tonitruant - Korda fout la gomme pour ne pas dire fait parler la poudre - avec des milliards de coups canon (Trafalgar, la pignée de Napo) qui s'achevera par la victoire anglaise (aucune suprise là-dedans) mais qui sonnera surtout le glas pour notre pauvre Lady Hamilton, abandonnée à son sort.

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Vivien Leigh est une ravissante idiote et cela lui convient parfaitement au début du film. D'une cinégénie toujours aussi fracassante, elle sort boulette sur boulette alors qu'elle est reçue chez l'Ambassadeur de Grande Bretagne (Mowbray) à Naples. Fille qui sort de la rue mais dont la beauté est le meilleur atout, elle rêve d'un mariage en grande pompe avec le neveu de l'Ambass. Seulement elle va tomber de très haut, la chtite, quand au cours du repas le vieux briscard va annoncer que le neveu, endetté jusqu'au cou, lui a "vendu" en quelque sorte la Vivien. Celle-ci est vexée à mort, quitte la table toute colère et le vieux de partir à son train - belle course poursuite filmée avec une grande fluidité - lui annonçant tous les bénéfices matériels qu'elle pourrait avoir d'une telle union. Vivien boude pour la forme : on la retrouve dans le plan suivant dans un lit dans lequel on pourrait coucher six chevaux - et des gros -, mariée à notre homme. Pas si farouche.

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Et pas si bête non plus puisqu'elle va savoir faire preuve d'un grand sens de la diplomatie au moment adéquat : elle débarque un jour dans le bureau de son mari et tombe sur l'Amiral Nelson (Laurence Olivier, beau comme un camion même quand il perdra un oeil et un bras), un Nelson dans tous ses états et à la 487_box_348x490recherche de troupe fraîche pour combattre ces fumiers de Français. Il lui faudrait le plus tôt possible un rendez-vous avec le roi de Naples, ce que l'Ambass ne peut garantir mais ce que la chtite Vivien lui obtient dans la minute. Respect professionnel, Nelson se barre mais il n'a point oublié l'aide de la Belle ni ses admirables mirettes... La prochaine fois qu'ils se croiseront (je saute des épisodes, soyons franc), ils deviendront amants. On assistera à un magnifique passage où Vivien, plaidant sa cause, dira à l'Ambassadeur qu'elle n'est de toute façon dans son palais qu'un ornement de plus parmi les statues et les tableaux; l'Ambass, la tête froide, lui rétorquant qu'il tient tout de même plus à ses statues, qui, elles, ne vieilliront jamais, qu'à cette infidèle femme (Vivien est blanche comme un linge, le coup est parti tout seul et fait mal); puis Vivien, dans la foulée, dans une envolée lyrique qui fait pleurer trois mille violons, rejoint en courant son amant sur un balcon, avec baiser et tout et tout... Mais Nelson a beau être un héros, le scandale éclate. Nelson ne peut désormais plus vivre sans la chtite Vivien, sacrifiant pour elle sa femme - qui ressemble à Bernadette Chirac, jeune, on le comprend - mais oubliant surtout sa carrière. Ah l'amour... Les deux amants défieront les conventions sociales londoniennes (pas si facile) avant qu'un coup de Trafalgar prive la Vivien de son Nelson, cela est bien l'Histoire...

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On sent que Korda sait qu'il tient une mine avec ses deux acteurs, et ceux-ci s'en donnent à coeur joie : le Olivier, touché à son oeil (parfaite maîtrise de la paupière close à moitié, énorme) et dans son coeur, parvenant à pousser un coup de gueule en forme de cri du coeur, devant ses pairs, pour dire qu'il faudra toujours se méfier de cette ordure de Napo (convaincant le gars); la Vivien, dédiée totalement à son Horatio, se lançant dans de grandes tirades (une diction de folie, la chtite) enflammées et sincères envers son amant; superficielle de prime abord, la Vivien, mais jamais profiteuse ou opportuniste depuis son mariage "forcé" : simplement amoureuse (coup de cymbales). Bref, une bien belle romance historique pas trop empesée portée par deux stars rayonnantes de tous leurs feux. Un ptit coup de pouce pour la nouvelle guerre qui gronde, faut juste changer d'adversaire...

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