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6 septembre 2009

Un Baiser s'il vous plaît (2007) d'Emmanuel Mouret

Heureusement - toujours à la recherche de ma comédie (c'est pour le taff, je peux po tout vous expliquer) -, j'avais un bon vieux Emmanuel Mouret sous la main. On est rarement déçu avec notre charmant jeune homme qui trace sans faire trop de bruit son petit bonhomme de chemin dans le cinéma français. Il est question de marivaudage amoureux ou comment un simple baiser entre amis peut rapidement dégénérer en passion fougueuse incontrôlable... Un récit est enchâssé dans un autre et permet de "réfléchir" sur les notions d'amitié, de désir, d'amour, d'attirance, de sentiment, d'affection : l'histoire qui se noue entre Emmanuel Mouret et Virginie Ledoyen, super potes avant le "drame" d'une petite caresse pour le fun, est racontée par le biais d'une Julie Gayet refusant de donner un petit baiser à un inconnu d'un soir; car après avoir échangé un petit baiser, tout sage et  "amical" qu'il soit, personne n'est jamais à l'abri d'y prendre goût... Et Emmanuel et Virginie vont en faire les frais...

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Emmanuel Mouret fait entièrement confiance à ses dialogues à la fois très naturels et parfaitement ciselés : ceux-ci donnent à son univers un ton, certes, très original, mais il y a aussi toute une fragilité de l'instant, un comique légèrement décalé ou encore un charme léger qui finissent toujours par s'en échapper. C'est filmé relativement "à plat", dans des décors d'une sobriété déconcertante (blanc sur blanc cassé généralement, sans exagérer), avec - aïe - des costumes qui font parfois grincer des dents (pas un gros fan, personnellement, de tous ces gros pulls en laine pas vraiment sexy (surtout pour les pauvres actrices; Mouret, s'il tient vraiment à son écharpe, après tout...), seule Virginie Ledoyen semblant avoir apporté ses propres fringues sur le plateau), mais cela met d'autant plus en avant le jeu des acteurs qui peuvent se concentrer avec un certain bonheur sur leurs répliques (et leur diction) qui semblent le plus souvent couler de source. Ce n'est donc, visuellement, jamais d'une extravagance fellinienne (petit budget, ouais, aussi) mais cela donne une profonde humanité à chacun des personnages parfaitement dessinés. La première scène d'amour sur le lit entre Mouret et Ledoyen est un vrai petit délice de précision - pleine d'humour à froid mais aussi de sensualité, avec cette main en gros plan qui se balade "innocemment" sur le blanc du pull puis, un peu moins innocemment sur le noir de la jupe - et il y a, ensuite, toujours un petit détail dans le champ qui vient ponctuer l'évolution de cette relation "purement amicale", au départ (des sigles de "danger" (signalant des produits inflammables et mortels dans le labo de la Virginie) apparaissent sur les murs blancs lors d'une scène d'amour alors que leur liaison devient incontrôlable - de même, sur d'autres murs, des dessins d'amanite phalloïdes, le poison amoureux étant comme passé dans leur veine...). On suit ces petits imbroglios amoureux ponctués de coups de coeur et de trahisons avec un vrai plaisir, le film de Mouret possédant sur toute la longueur une vraie fraîcheur sans sentimentalisme exacerbé. Je la tiens ma "petite comédie" française. 

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