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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
23 juin 2021

White Tiger (1923) de Tod Browning

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Pas vraiment un film du Tod qui mérite de rester dans les annales - il est d'ailleurs longtemps resté sur les étagères, Universal changeant par la suite le montage et réécrivant les sous-titres. L'histoire donc de deux pauvres petits nenfants qui perdent leur père - pas un type très droit -, son acolyte n'étant pas tout blanc sur le coup. Le gamin, Roy, sorti alors que la police investit les lieux où son père était retranché, pense que sa soeur, Sylvia (Priscilla Dean) est morte dans l'action ; l'acolyte s'est en fait barré avec elle juste avant que la police descende le pater. Roy veut se venger de ce bien méchant homme... Coup de hasard, quelques années plus tard, les trois se recroisent pour monter un sale coup ensemble - mais Roy ne reconnaît pas sa sœur ni l'acolyte, voyez, grosse coïncidence. Ils partent de Londres à New-York pour s'introduire dans la haute société à l'aide d'un... joueur d'échec automate (la poilade quand même le truc, se faire battre par lui, la honte). En fait c'est Roy qui est à l'intérieur - comment il arrive à voir l'échiquier, ne cherchez même pas à comprendre - et qui manipule le bazar. Le truc c'est qu'une fois la partie d'échec gagnée dans la maison d'un richard, Roy peut aller faire un tour vers le coffre-fort de la maison (il y a sûrement plus simple comme arnaque, mais bon, faudra ici s'en contenter).

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Un vol ne tourne pas pour le mieux et nos trois personnages principaux vont se cacher dans une cabane dans les bois... Ils sont rejoints par un type de la haute qui en pince pour Sylvia. C'est le huis-clos infernal (c'est au moins ce qu'on essaie de nous faire ressentir), chacun se méfiant des autres - en plus il y a plein de signes qui ne trompent pas : treize bijoux volés, un chat noir qui fait son apparition, un miroir qui se casse - ah là là, cela ne présage rien de bon... On est super nerveux : on se jette sur une carabine au moindre doute, on soupçonne le voisin de vouloir empoisonner la bouffe...  Après une rixe entre le frère et la sœur qui tourne mal, la vérité éclate soudainement sur leurs réelles identités ! (s'ils avaient donné dès le début leurs vrais noms, on n'en serait pas là, certes). Le méchant acolyte ne demande pas son reste et parvient à s'échapper, alors le type de la haute fait la morale à nos deux jeunes apprentis voleurs enfin réunis... Un scénario terriblement cousu de fil blanc, un suspense qui ne démarre jamais vraiment, une pauvre tension qui s'installe mollement dans la cabane. Un tigre, sensé se cacher dans le cœur des voleurs, un poil anémique.   (Shang - 25/08/09)

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Ouf, c'est même pire que ce qu'en dit Shang, à mon avis. Où est passé Browning dans cette chose hyper poussive et sans relief, où est passé son souffre, où s'est perdue la gêne qu'il sait si bien occasionner ? Ici, à part le détail rigolo du joueur d'échec automate, petit motif piqué comme toujours chez ce cinéaste à la foire et au cirque, et détail qui ajoute une toute petite pointe de monstruosité à l'histoire, on cherchera en vain la moindre démonstration de style, la moindre inspiration poétique, le moindre mouvement de caméra un peu novateur, dans ce mélodrame policier qui se traîne lamentablement, englué dans ses invraisemblances et ses à-peu-près scénaristiques. Étonnant de voir comment un réalisateur aussi audacieux et formaliste que Browning peut nous donner une copie aussi fade et transparente, jusque dans ses acteurs (pourtant, un Wallace Beery tout jeune, une Priscilla Dean au sommet de sa gloire). Un tigre qui a tout d'un chaton...   (Gols - 23/06/21)

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