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11 août 2009

Les Tueurs de la Lune de Miel (The Honeymoon Killers) (1970) de Leonard Kastle

HoneyMoonKillers_photo_01

Leonard Kastle remplace le gars Scorsese, ben ouais quand même, et signe son seul et unique film au ton tout à fait particulier. Quand on annonce en intro que les faits sont basés sur une histoire vraie et tout le bazar, on peut s'attendre généralement plus souvent au pire qu'au meilleur. Kastle se situe dans le haut du panier, se refusant toute esbroufe, filmant dans un noir et blanc qui n'a rien d'extraordinaire, mais se concentrant avec une belle pugnacité sur l'étude de ce couple qui défraya la chronique à la fin des années honeymoon_killers40 : on n'est po vraiment du côté de l'alliance ultra glamour à la Bonnie et Clyde, notre tueur, Raymond Fernandez étant un type dans la trentaine déjà bien dégarni (mais le type a le "it", apparemment, pour séduire des donzelles plus âgées esseulées), notre tueuse, Martha Beck, infirmière de son état, pesant allégrement sa tonne. Ils se rencontrent par petites annonces et dès lors que Martha comprend que le Raymond est plutôt du genre à entourlouper son monde pour de la thune, elle décide de forger avec ce dernier une équipe méchamment redoutable. Mais là encore, Kastle prend tout son temps sans jamais chercher à tout prix un rythme virtuose pour nous amener pas à pas sur les traces de ces deux gus qui montent crescendo dans l'horreur sans affect - pour leur victime tout du moins, alors que les deux sont liés comme les doigts de la main. Sans vouloir dévoiler un soupçon du déroulement de l'intrigue, Kastle nous laisse assister à l'agonie de certaines victimes par le menu - tout en sachant parfois jouer parfaitement de l'ellipse - et il devient notamment difficile, par la suite, de regarder à nouveau un marteau en face... Un titre un poil romantique qui dénote avec l'atmosphère générale de cette oeuvre, Kastle filmant à hauteur d'homme ses deux éternels amants dont la violence des baisers fougueux est à l'image de leur décision meurtrière à froid. Si l'argent semble leur mobile premier, on ressent totalement chez les deux une certaine jouissance à se faire les complices de ces actes affreux, après avoir copieusement roulé dans la farine leurs victimes - inséparables ils le restent du début à la fin, Martha passant son temps à jouer la "petite" soeur de cet homme qui promet le mariage à ces pauvres femmes. C'est terriblement dérangeant d'assister à cette passion sans paillettes, sur fond de crime en série - deux êtres ensemble qui dépeuplent... - et réalisé rigoureusement avec une parfaite sobriété par un Kastle parfaitement maître de cette oeuvre unique dans tous les sens du terme. Tout sauf mielleux et forcément à découvrir. 

Honeymoon 

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