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18 juin 2009

LIVRE : Mon effroyable Histoire du Cinéma de Kiyoshi Kurosawa - 2003

Mon_effroyable_histoireDéçu par ce livre duquel, tant au niveau du titre que de l'amour que je porte pour son auteur, j'attendais beaucoup. C'est certes très agréable de faire un tour dans le cinéma d'horreur, et de consulter la liste des films préférés de KK. Le compère fait montre d'une curiosité et d'un goût absolument irrépochables, et on est souvent très surpris par les choix et les amours de ce cinéphile compulsif : qu'il déclare une inattendue admiration pour Massacre à la Tronçonneuse 2 et Jaws ou qu'il dézingue en deux lignes L'Exorciste, on ne cesse de constater l'infaillibilité de ses choix.

Le livre est un entretien informel entre Kuro et Makoto Shinozaki, cinéphile pointu, admirateur des films de Kiyoshi, et cinéaste à ses heures. Manque de bol, c'est presque plus lui qui squatte la parole, à travers un interminable catalogue de films "bis" que son interlocuteur n'a souvent pas vus, bien à la peine du coup pour surrenchérir dans les enthousiasmes de l'interviewer. L'analyse de chaque film est très peu fouillée : un titre, quelques réminiscences, et on passe à la suite. Dès que Kurosawa tente de définir ce que lui entend par film d'horeur, dès qu'il se met timidement à aborder la technique de Kairo ou de Cure, l'autre le coupe et balance un autre titre. Si vous cherchez une analyse du travail de Kurosawa, mieux vaut chercher ailleurs. C'est bien dommage, car ça et là percent d'intéressantes analyses, notamment sur l'aspect très concret des fantômes dans le cinéma de Kuro, son influence du cinéma américain des années 60, ou sa fascination pour l'inéluctabilité de la mort symbolisée par les machines. Plus soucieux de montrer sa culture que d'écouter son compatriote, Shinozaki ne sent pas les moments où il faut laisser parler Kuro et passe à côté de bien belles choses.

L'intérêt principal du bouquin est quand même dans ce catalogue des horreurs, qu'on a envie de visionner de toute urgence : franchement, des films comme Registre de décapitation féminine : La Bonze déchirée ou Les Monstres sont toujours vivants, ça fait envie, non ? Un cinéaste qui traite avec respect ce genre de productions ne peut pas être un mauvais bougre, d'autant qu'il réhabilite au passage quelques autres grands films oubliés (Los Angeles 2013 de Carpenter, qualifié de "meilleur film de 1996", ou L'Esprit de Cain de De Palma) et envoie paître sans ciller quelques classiques (L'Exorciste, La Colline a des yeux... ou Les Oiseaux !). Se dessine dans Mon effroyable Histoire du Cinéma une vie d'accro aux films d'horreur assez rigolote, même si on passe à côté de l'essentiel : qu'est-ce qui fait que les films de Kurosawa sont si effrayants ? Comment fait-il ? Un bon catalogue de cinéma déviant, un petit livre de cinéma tout court.

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