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9 juin 2009

Le Droit d'Aimer (The Single Standard) (1929) de John S. Robertson

Cela commence comme un hymne à l'émancipation féminine et se termine... un peu en compote, comme s'il ne fallait pas non plus mettre trop d'huile sur le feu par rapport à la morale et la censure de l'époque. C'est bien dommage d'autant que Greta Garbo en femme passionnée par une sorte d'Errol Flynn poupon (Nils Asther) est tout à fait crédible avec ses éternels airs de sirène abandonnée sur la terre... (Je fais dans le lyrisme, je sais pas si vous avez remarqué). A noter également la somptueuse musique de William Axt aux mélodies envoûtantes ce qui ne mange pas de pain.

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Belle scène d'ouverture où à travers les yeux de Garbo, on découvre "l'hypocrisie instinctive" de nos amis les mâles. Trois potes sortent d'une voiture pour quitter trois donzelles toutes excitées - l'un d'eux baisouille même l'une d'entre elle - avant de s'en retourner tranquillement dans une soirée où les attendent bobonnes avec des perruques en poil de caniche; les hommes sont tout sourire - un peu de fun avant leur femme -, acceptant semble-t-il fatalement de revenir à leur croquette Friskies. Garbo est écoeuré devant un tel comportement et semble rêver du jour où les femmes pourront faire pareil en toute impunité... Pour se venger, elle se barre en voiture avec le chauffeur et chauffe terriblement celui-ci, sous le clair de lune, au bord de la mer... Notre chauffeur fond sur elle pour l'embrasser et franchement j'aurais fait exactement pareil. Greta revient chez elle avec la banane mais le chauffeur d'être renvoyé sur le champ; mais notre gars est pas du genre à tergiverser, il démarre en trombe et va s'exploser contre le mur... To kiss Greta and Die. Dieu, ça part fort.

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Forcément notre héroïne aura du mal à s'en remettre jusqu'au jour où elle croise un peintre, ancien marin et boxeur - et lecteur de "philosophie de l'amour"... Moi pour le remake, je prendrai Cantonna, mais c'est un avis tout personnel. Notre homme qui se nomme Packy Cannon - ça pète, remarquez - la charme en un tour de main et dès le lendemain, il l'embarque pour une croisière dans les mers du sud... Le soleil, les cheveux aux vents, les tenues blanches comme des montagnes suisses, les sourires en coin, un bonheur brut - affreux, on serait presque jaloux. Heureusement le Packy est sot comme une truite et commence rapidement à se lasser. Il sert un discours à deux boules à Greta du genre "notre amour est si parfait qu'il vaudrait mieux maintenant le terminer" (les rimes, c'est moi), un truc que même un gamin de douze ans aurait honte de sortir aujourd'hui... Greta est déchiquetée et va se jeter dans les bras d'un de ses anciens soupirants. Une ellipse de trois ans, la Greta a un angelot de deux ans, passe des jours paisibles dans une cité balnéaire... et, rah nan!, recroise ce gros lourd de Packy qui revient d'un périple terrible en Chine - il a même une mèche blanche sur le front - la pollution? (j'aimerais pas que cela m'arrive quand même...)... Greta est toujours folle amoureuse de lui et semble prête à tout pour le suivre... Va-t-elle suivre son instinct, va-t-elle revenir à son gamin, son mari va-t-il se révéler ultra gentleman et lui donner une porte de sortie ????? C'est le méga suspense, mais cherchez pas trop, vous serez déçu de toute façon.

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Franchement, le film est plaisant, bien emballé tout du long - un très léger 70 minutes - avec quelques poses garboesques fondantes : Greta dans sa robe de chambre rayée qui reprend les motifs qui sont... sur sa porte, Greta offrant sa bouche à des baisers de cinéma certifiés, Greta jouant la divine callipyge en s'allongeant pour observer la lune, Greta alanguie sur le ponton du navire... Après avoir fait montre d'un certain tempérament chaud bouillant (elle jette son dévolu sur le chauffeur en faisant fi de sa classe sociale, rembarre un gros bourgeois qui, dans la rue, vient lui tenir compagnie sous son parapluie - elle le laisse en plan avec le-dit parapluie, se rejette directement dans les bras de Packy sans se préoccuper du fait d'être dorénavant mariée), on sent bien que le final est bien plan-plan par rapport au caractère de cette femme. Mais c'est tout de même le début d'une petite percée de féminisme dans cette société de mâles, dommage d'ailleurs au passage que le Packy soit l'archétype du séducteur qui tombe tout ce qu'il veut (artiste, sportif, yachtman et imbu terriblement de lui-même...) alors qu'il a pas l'air, franchement, d'avoir inventé l'eau froide... Mais great Greta, c'est le principal (en plus la copie est souvent toute rayée, j'adore - le top du glamour...)          

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