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7 juin 2009

The Pilgrim (1916) de Frank Borzage

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C'est un Frank Borzage tout barbu et tout moulu qui pénètre dans le cadre avec son âne. Le pèlerin, c'est lui et dès qu'il arrive dans un bar, il se prend une bouteille de rhum. Déjà là, respect. On sent l'homme qui porte tout le poids de la terre sur ses épaules et notre homme qui semble ne rien demander au monde de plus que de la tranquillité - alors qu'il est engagé dans un ranch et qu'on lui propose de dormir avec les autres cowwww-boys, il prend son barda et se sert de sa mule en tant qu'oreiller - va se révéler doublement tombeur, malgré lui. On le retrouve à nouveau plus tard, dans le bar, en train de siroter un énième rhum, peinard, et une greluche, pour rendre jaloux le terrible Joe Mex (il a le chapeau et la moustache ainsi que l'air passablement abruti) parti danser avec une autre greluche, vient titiller notre Frank. Ce dernier en a rien à péter, seulement lorsque le Joe Mex revient et retrouve son thon attablé avec cet inconnu, il pique une grosse colère et provoque notre pèlerin. Le Frank lui file un pain foudroyant et taillade le Mex avec le couteau dont l'avait menacé celui-ci - de Diou, il est construit comme une branche Borzage, mais c'est pas un doux. Notre Frank va prendre l'air et tombe par hasard sur la fille du grand proprio du ranch qui vient d'arriver pour découvrir le grand Ouest. Le feeling est immédiatement palpable - de la rencontre amoureuse et salvatrice chez Borzage... Les deux petits jeunes se revoient mais la chtite d'avouer qu'elle doit se marier avec un autre homme dans un mois. Long plan sur notre pèlerin tout désappointé qui, face à la gâte, montre son total désarroi et son impuissance... Le pèlerin n'a plus qu'à reprendre la route.

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Ce petit couple est mignon comme tout, tout timide à se prendre la main avant de se quitter alors que le monde alentour est quand même apparemment bien rugueux. La sensibilité du Frank en puissance, si on voulait faire le malin et faire semblant de deviner ce à quoi ressemblera le reste de sa longue filmo. Quelques jolis plans à l'iris qui cernent les personnages et une construction assez maline sur 30 minutes : Borzage varie les lieux et les personnages - présentation du pèlerin, Joe Mex au bar avec ses deux greluches, l'arrivée de la chtite, avant que ses personnages se croisent dans les séquences suivantes. Borzage - contrairement à Feuillade, ce qui semble mettre en rage mon co-blogueur - fait preuve de mini ellipse - le pèlerin quitte la femme dans la baraque, on le retrouve le plan suivant déjà dehors, sur la route - et simplifie au max les dialogues - l'échange au départ entre le pèlerin et le type du ranch qui l'engage est aussi monosyllabique et minimaliste qu'un dialogue de Mc Cormack dans La Route... Ca me fait une conclusion toute faite, le voyageur, s'il garde ses sens en éveil et sait se révéler homme d'action, étant avare en paroles - of course.

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à l'aborzage ! clique   

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