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2 juin 2009

La Femme sans Tête (La mujer sin cabeza) (2008) de Lucrecia Martel

Curieux film que cette oeuvre de Lucrecia Martel qui possède une force assez hypnotique tout en semblant prendre plaisir à nous perdre un peu en route, à gommer les repères. C'est un peu comme si tout d'un coup, nous nous retrouvions projetés dans l'esprit de l'héroïne, une héroïne qui semble avoir tous les symptômes de l'amnésie - volontairement ou non... - mais qui va peu à peu remonter la pente. Le film est assez intriguant de bout en bout, d'autant que Lucrecia Martel possède un véritable don pour donner l'impression qu'une sorte de flou entoure en permanence son personnage principal, l'extraordinaire Maria Onetto.

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Alors qu'elle conduit sa voiture, Veronica a une seconde d'inattention, le temps de se pencher de son siège pour récupérer son portable. La voiture tressaute alors violemment et Veronica de s'arrêter quelques mètres plus loin le temps de reprendre ses esprits... Est-ce un passant qu'elle vient d'écraser ou... un chien, elle ne cherche pas vraiment à savoir et reprend sa route. On la retrouve à l'hôpital en train de passer une radio du crâne et son comportement un peu emprunté laisse planer le doute sur la véritable prise de conscience de ses actes... Alors que son entourage semble avoir perdu à ses yeux toute signification, Veronica donne plus l'impression d'errer mentalement que de se reprendre en mains; elle décide, tout de même, un jour d'avouer à son mari ce poids qui lui pèse sur la conscience et ce dernier va tout faire pour la rassurer et effacer les éventuelles suspicions qui pourraient peser sur sa femme. Si un cadavre de chien est apparemment retrouvé au bord de la route, le cadavre d'un jeune garçon est également repêché dans le canal qui borde la route...

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A l'image de l'orage démentiel qui survient juste après l'incident, Veronica paraît avoir subi un tel choc que son esprit est totalement brouillé, comme lavé des traces du passé ou même de la conscience du présent. Elle est comme perdu dans les méandres de son esprit, comme si ce dernier s'était soudainement envolé au bord de cette route. Le "voyage intérieur" de cette femme est filmé avec une grande sensibilité par la cinéaste qui donne si peu de repères que le spectateur est parfois un peu perdu en route... Peut-être pas renversant mais un fin fil narratif joliment déroulé qui finit par troubler.      

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