Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
12 mai 2009

La Vie privée d'Henri VIII (The Private Life of Henry VIII) (1933) d'Alexander Korda

sjff_01_img0395

La Vie privée d'Henri VIII présente deux principaux intérêts : tout d'abord la présence de Charles Laughton qui s'en donne à coeur joie dans le rôle de ce mari ventripotent tout terrain (marié 6 fois tout de même); la seconde, c'est qu'après avoir vu ce film, vous pouvez aller à Questions pour un Champion et réciter dans l'ordre le nom des six femmes de ce grand sportif en chambre; je vous le fais et sans tricher : Catherine d'Aragon avec laquelle il a divorcé - apparemment pas assez olé-olé; Anne de Boleyn sur laquelle le film s'ouvre alors qu'on s'apprête à lui couper la tête pour adultère (ses cinq amants y sont passés avant elle), le roi attendant sa mort pour se marier avec Jane Seymour - cette dernière étant totalement stupide, le roi Henri pense qu'elle a tout ce qu'il faut pour le rendre heureux (Hein? Moi, j'ai rien dit...). Pas de bol cependant car la bougresse meurt alors qu'elle vient de donner naissance à un héritier. Le roi, à la recherche d'une alliance avec les teutons, se tourne alors vers Anne de Clèves - cette dernière, dans le film, file un parfait amour avec un des émissaires du roi et fait tout pour paraître laide et désagréable (elle n'a pas beaucoup à se forcer) pour que le Henri mette rapidement fin de son propre chef à ces épousailles. Elle obtiendra rapidement gain de cause. Numéro 5 et préférée du roi, Catherine Howard, qui -décidément le sort s'acharne - a une aventure avec un fidèle du roi (avant et après le mariage); encore une qui perdra la tête au grand dam d'Henri, fou amoureux de cette jeune personne caustique. Ce dernier trouvera tout de même le moyen de faire la passe de six avec Catherine Parr, qui ressemble définitivement plus à une nurse qu'à une bombe sexuelle - ça tombe plutôt bien car le Henri était un peu en bout de course.

24141_004_E00253F8

Planté solidement sur ces deux jambes écartées - à tel point qu'on se demande parfois si Laughton a des genoux - l'acteur se donne en spectacle avec une évidente gourmandise : qu'il s'agisse d'hurler sur ses proches, de donner un coup de poing sur un pauvre poulet rôti avant de le manger comme un gros porc, de se saisir d'une proie féminine et de l'embrasser à pleine bouche, de jouer les cadors en massacrant un lutteur ou de fondre en larmes comme un gamin, Laugthon, constamment au centre de l'action, tient le film sur ses larges épaules. A mesure que l'âge le gagne, on sent que son souffle se fait plus court et Laughton joue avec une certaine subtilité cet homme, sur la pente descendante, qui s'assagit avec le temps; il ne cesse point pour autant de se jeter sur la boustifaille comme un vieux goret mais l'on sent dans son regard la faiblesse de l'âge. Korda ne nous noie point sous les décors historiques - ouf -, s'attardant ici et là sur les dames de la cour, le petit personnel en cuisines ou sur le barbier du king pour nous montrer dans quelle mesure les commentaires fusaient sur ce roi craint. Belle séquence qui nous montre d'ailleurs que quand le roi sortait une vanne et s'esclaffait, tout le Royaume était plié en quatre - comme si personne n'osait vraiment le contredire... La vie d'Henri VIII par le petit bout de la lorgnette pour mettre toutes les chances de votre côté pour pouvoir faire "quatre à la suite". Pas transcendant mais d'une belle tenue et "historiquement parlant" jamais déplaisant ou empesé.

ThePrivateLifeofHenryVIII1933Theever_e_imagelarge

Commentaires
Derniers commentaires