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17 mai 2013

Oeuvres de Jean Painlevé (1929-1978)

Hyas et sténorinques (1929)

Petite plongée dans le monde délicieux de ces malins animaux marins qui font d'un camouflage un véritable art (tu as le choix entre les algues et l'éponge). Alors, la première question que vous me posez et vous avez raison d'en profiter, c'est : comment distinguer l'un de l'autre ? Bon, grosso modo les premiers sont des araignées (pour le profane que je suis) plutôt "balourdes" et les secondes sont plutôt "élancées", voyez. Je vous conseille en particulier celui qui prend des poses de bouddha ou encore le magnifique "guerrier japonais" comme l'appelle le commentateur toujours à l'affût. En guest star, il y a quelques apparitions du spirographe (c'est quoi ? Attendez, attendez) un ver qui vit tout enfoui dans sa branche et qui lorsqu'il sort sa tête donne une magnifique corolle spiralaire qui t'assoit. Un feu d'artifice final du spirographe qui mange po de pain.

L'Hippocampe (1933)

painleve_20Toute la dignité et la majesté de cet intéressant poisson immangeable et pacifique. Si l'hippocampe peut se caractériser par sa moue dédaigneuse et sa queue de caméléon, son regard a l'air constamment inquiet, notamment chez le mâle; on comprend vite pourquoi, vu que, le gars, c'est lui qui accouche et ce pendant des heures, en tressautant comme un malade. Dès son plus jeune âge, l'hippocampe aime à attraper son congénère par la queue, ce qui nous laisse à penser, au vue des images, qu'il est plutôt joueur. Vous m'arrêtez si cela devient franchement inintéressant.

Barbe Bleue (1936)

film-barbe-bleue-painleve-bertrand1Une petite merveille du cinéma d'animation des débuts, tout en stop-motion, en fil de pêche tendu et en travail manuel, pour une illustration haute en couleur du fameux conte. Painlevé s'en donne à coeur joie dans la profusion des effets : couleurs primaires poussées à leur paroxysme, mouvements de caméra assez prodigieux (des travellings arrière de toute beauté, une plongée vertigineuse depuis la tour de la Soeur Anne à la fin), et surtout exploitation dans toutes leurs possibilités de ses personnages de pâte à modeler. On est très fidèle au conte dans cette version presque gore de la chose, où les têtes volent mais continuent de parler, où les corps sont découpés en deux dans le sens de la longueur, où les épées s'enfoncent dans les chairs, etc. Mais Painlevé n'est pas non plus avare dans l'inspiration poétique : le brouillard qui se lève sur le champ de bataille, le magnifique château jaune, les insertions de motifs gothiques, tout est beau, tout est scintillant. Dommage que tout ça soit raconté en opérette, et la pire qui soit, celle qui vous nique les oreilles et vous vrille les nerfs. Mais ça ajoute encore à l'aspect humoristique de la chose, déjà pas mal fun en elle-même (bien aimé l'armure pour protéger la barbe du héros). Une vraie découverte, dûe à notre camarade de Racines, qui ne voit pas que l'herbe qui verdoie mais aussi des bien belles trouvailles.

Les Oursins (1953)

On pense que l'oursin se réduit à ses piquants qui vous font maudire sa race si vous avez malheur de marcher dessus (j'ai fait l'expérience et le truc est paisiblement dans mon talon droit depuis 4 ans sans s'être jamais plaint). Et bien pas du tout : on découvre qu'il a aussi des ventouses, le bougre, des organes bizarroïdes en forme de tête de serpent et de trèfles à trois feuilles et même des cils vibratiles. On regarde, après ça, l'oursin d'un autre oeil.

Comment naissent les Méduses (1960)

La vie d'une méduse ayant l'air chiante comme la pluie, il semble normal qu'on s'intéresse en priorité à son mode de reproduction. Painlevé nous filme la sortie de la méduse (deux fois par jour, c'est bon à savoir si vous avez rendez-vous) en accéléré et c'est guère plus passionnant. Non franchement, être méduse, je vois po l'intérêt.

Histoires de Crevettes (1964)

painleve_14D'après le commentateur apparemment avisé, la crevette ferait preuve d'une "ruse sans lendemain". Et c'est vrai qu'en y réfléchissant bien, la crevette a bien l'air aussi con que la méduse. On assiste au repas d'une crevette qui à l'air de se mettre à table en dégustant une moule - il la broie avec des "pattes-mâchoires" dis donc - puis à sa toilette aussi minutieuse que celle d'un chat. On apprend aussi que la crevette mue, ce qui la rend toute pataude pendant quelques instants et que ses potes en profitent souvent pour bouffer la crevette en perte de repère. La crevette est un loup pour la crevette.

Amours de la Pieuvre (1967)

painleve_01Painlevé nous sert une musique et un texte ultra angoissants (la voix off est assez croustillante, faut l'admettre) alors que l'on découvre sous nos yeux ébahis un poulpe qui tente de tracer sa route à marée basse : c'est un peu comme une grosse bouse mouvante et cela ne nous rend l'animal encore moins sympathique. Lorsque l'envie prend au mâle (reconnaissable à ses grosses ventouses, c'est bon à savoir) de se reproduire, il se vautre sur la femelle comme un malpropre et la scène d'accouplement ressemble franchement à du grand n'importe quoi - personne n'a jamais pensé à écrire un kama sutra de la pieuvre? Franchement, il y aurait matière.

Acera ou le Bal des Sorcières (1972)

JP1_ph_aceraL'acera est un mollusque qui soulève sa jupe quand il nage et qui pourrait en effet presque faire penser à des sorcières s'il y avait des balais dans l'océan. Alors l'acera, sinon, est un genre de limace marine bisexuée qui ne rebute point à la partouze. Cela n'a pas l'air de gêner quiconque ce qui tenterait à prouver que le monde marin est des plus tolérants.

Cristaux liquides (1978)

painleve_03De bien belles images dont les variations dans les formes et les couleurs font curieusement penser à un clip disco. Ca tombe plutôt bien, on était en plein dedans.

 

(A suivre... eh oui, je vous rappelle qu'on a dit "pointu", faut assumer jusqu'au bout...)

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