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8 avril 2009

Ceux de la Zone (Man's Castle) (1933) de Frank Borzage

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En pleine période de la Grande Dépression, Spencer Tracy (hâbleur et rageur) prend sous son aile la chtite Loretta Young qui a le ventre creux depuis deux jours. Bien qu'il plastronne dans son costume nickel, le Spencer n'a pas un sou en poche, se contentant de se faire inviter dans les palaces où il menace toujours de faire un scandale au moment de l'addition. Il vit, en fait, dans un ghetto en marge de la ville et il propose un toit à la Loretta toute à sa joie. Après un petit bain de minuit tout nus, on sent que ces deux-là sont à la colle et on se demande ce qui va mettre des bâtons dans les roues de leur amourette : la thune, ils s'en balancent, ils n'ont d'yeux que l'un pour l'autre... En fait Borzage ne tarde post3974pas à nous montrer les premiers signes de nervosité chez un Spencer Tracy avide de liberté : dès qu'il entend au loin un train qui siffle ou qu'il contemple dans le ciel un vol d'oies sauvages, on sent que quelque chose le démange, là, tout en bas des jambes. Après avoir fait le mariole sur des échasses - il se fait deux trois sous en faisant l'homme-sandwich - et exercé un poil de pression sur une chanteuse pour récupérer une traite impayée (il la dragouille au passage), il est tout fier d'acheter une nouvelle cuisinière à la Loretta qui passe sa vie au fourneau ou à repasser des fringues - une vie saine. Seulement dès qu'il se met à contempler ce bien matériel nouvellement acquis, il se rend compte qu'il est bien en train de perdre peu à peu contact avec lui-même... Quand, en plus, Loretta lui avoue qu'elle est enceinte, ce n'est plus des fourmis qu'il a dans les jambes, mais des crocodiles. Va-t-il s'enfuir comme un vieux lâche ou s'embarquer dans un plan complètement nase pour piller un coffre d'hôtel en semblant vouloir assumer ses responsabilités? Le Spencer est à la croisée des chemins, entre désir de liberté, réalisation d'un dangereux coup fourré pour cacher la misère et amour sincère pour ce petit brin de femme. Je vous rassure, Borzage était ce jour-là bien luné,  mais la liberté a tout de même un prix : une femme n'hésitera point à faire un énorme sacrifice (temps difficiles, moyens radicaux) pour permettre à ces deux jeunes tourtereaux de voler de leurs propres ailes... Malgré une toile de fond digne de Dodes'ka-den, l'amouuuuuur est plus fort que tout et permet à nos deux amis, qui se serrent les coudes, de continuer leur chemin avec, dans les yeux, un ptit éclat qui brille. Très court - à peine une heure -, mignon tout plein (malgré un incident sur le fil) et bourré d'espoir en ces temps de méga crise...

manscastle

à l'aborzage ! clique

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