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19 mars 2009

La Coquille et le Clergyman (1927) de Germaine Dulac

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Vous prenez un scénario d'Antonin Artaud (voyez Lelouch, ben l'inverse), vous le découpez en morceaux, vous prenez un prêtre tout azimuté et un poil obsédé, un général bardé de médailles et une femme que convoite notre prêtre, vous mélangez le tout, vous saupoudrez d'avant-gardisme et de surréalisme (cela s'annule pas forcément), vous décidez de mettre tout cela en rythme au hasard de vos visions mais en soignant le montage, et vous obtenez ce bidule qui ferait passer Un Chien Andalou pour un devoir d'écolier de Lynch. Je vous aurais bien gentiment raconté le scénar  mais d'une part j'attends l'ami Julien qui doit me faire une master class sur 8 1/2. D'autre part, je peux analyser le premier plan - une porte ouverte, bon, un espace où l'imaginaire s'engouffre, po dur... mais ensuite cela part méchamment en quenouille... Notre prêtre marche dans la rue à quatre pattes - un futur pape puéril en diable? - poursuit la jeune femme en se prenant pour Benny Hill, fissure la tronche du général sans que l'on trouve rien à redire, fait des rêves aquatiques de château en Espagne sans qu'il ne s'agisse de l'Espagne vu que la maquette ressemble plutôt à une forteresse sur une île, arrache violemment le soutien-gorge de la donzelle - ah tiens là tout d'un coup, bizarrement, mes sens ont repris vie et pis... Ah oui il ouvre aussi tout une série de portes avec une clé et sa tête finit dans une boule mais ne m'en demandez pas plus. Les images sont en cadence (bien aimé le ballet des femmes qui passent le balai et qui s'arrêtent net, me demandez pas pourquoi) comme une sorte de symphonie en images - c'est bon ça, nan? -, le montage est au taquet (ça fait toujours cinq mots de plus qui sonnent bien) et on se dit qu'en 1927, on reculait décidément devant rien pour laisser libre cours à son imaginaire. Une expérience cinématographique où l'on sent bien un petit soupçon d'anticléricalisme et d'antimilitarisme (ouarf) qui mange pas de pain, pour le reste je vous dirai demain quelles images se sont retrouvées finalement dans mes rêves....   

seash

Commentaires
E
Il m'avait semblé, à moi, que le film était plus clair dans sa narration globale que "Le chien Andalou". Mais bon, ne comptez pas sur moi pour vous éclaircir...<br /> Tu cites au passage Lynch, forcément. Bien des plans pourraient se retrouver dans "Eraserhead", mais surtout, toute cette séquence de la poursuite et de l'ouverture sans fin des mêmes porte, ces motifs géométriques au sol, cette sensation de dédoublement, n'est-ce pas déjà le monde parallèle du dernier épisode de "Twin Peaks" ?
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