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10 mars 2009

Dorothy (Dorothy Mills) d'Agnès Merlet - 2008

18908729_w434_h_q80Agnès Merlet tente la collision entre le cinéma psychologique à la française et le thriller américain, teintant son film d'un léger soupçon de fantastique. La tentative est honorable, le résultat beaucoup moins : Dorothy Mills est sur-explicatif, très usé au niveau de la trame et guère plus original au niveau de la forme.

Une psychologue (jolie et intéressante Carice Van Houten, qui joue un peu à l'envers de ce type de personnage) est envoyée sur une île pour étudier le cas de Dorothy, adolescente troublée accusée d'avoir maltraité un bébé. Elle va découvrir que cette dernière est habitée par les personnalités de personnes mortes dans des circonstances troubles, en même temps qu'elle va devoir se frotter à l'hostilité des habitants. On a l'impression d'avoir déjà assisté maintes fois à cette lutte entre la modernité psychiatrique et la brutalité rurale, et aussi à ces changements de personnalités à la Psycho. Merlet voudrait bien s'inscrire dans une tradition nordiste dans son regard social (on pense à Von Trier, à Vinterberg), mais elle ne parvient jamais à 18948879_w434_h_q80trouver le bon ton pour planter une atmosphère. Elle ne sait pas faire peur (les effets inquiétants sont systématiquement gâchés par des sons lourdingues et par une tendance bizarre à nous prévenir toujours à l'avance de ce qui va se passer), ni nous faire vraiment ressentir les personnages : Dorothy, malgré sa schyzophrénie, est très attendue dans ses métamorphoses. La jeune actrice a certes un physique peu banal, qui choque au départ, mais Merlet la fait surjouer chacune de ses "personnalités" avec des mines de clown : du coup, c'est plus drôle qu'autre chose.

Sa vision assez douteuse de la campagne profonde (on égorge des chevreuils à même la table de la cuisine, on pratique des exorcismes comme d'autres vont au marché, on rigole bêtement en buvant des bières) n'arrange rien dans ce film qui nous prend par la main pour nous faire comprendre le moindre détail. La fin est un peu meilleure, qui 18920774_w434_h_q80rassemble dans quelques plans intéressants toute la communauté insulaire autour de la reconstitution d'un drame collectif : ici, Merlet parvient à rendre compte de ce milieu fermé sur lui-même qu'elle a mis en place. Mais le coup de théâtre poussif qui clôt le film anéantit cette petite apparition de talent. On s'ennuie à suivre cette historiette répétitive et sans mystère, toutefois honnête visuellement (quelques ambiances nocturnes, notamment, assez intrigantes).

Commentaires
P
Bon, revoyez le premier film d'Agnès Merlet Le fils du requin, un véritable choc cinématographique et émotionnel.
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