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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
28 février 2009

Un Cadavre au Dessert (Murder by Death) de Robert Moore - 1976

MurderByDeath53Un esprit bon enfant et tortin plâne sur ce film agréable, qui se moque très gentiment des intrigues policières impossibles à la Agatha Christie. Moore invente un scénario rigolo, réunit ce qui se fait de mieux en matière d'acteurs à tronche et laisse sa caméra tourner. On obtient une friandise assez loin du grand film, mais suffisamment professionnelle et taquine pour passer 90 minutes plaisantes.

La crème de la la crème des détectives est convoquée chez l'obscur Lionel Twain (Truman Capote, sophistiquissime, le seul à jouer au premier degré) : ça va de Peter Sellers en japonais austère à David Niven en éternel gentleman ringard, de Peter Falk tout droit sorti d'un film noir de Aldrich à MurderByDeath48James Coco en représentant du polar à la française. Leur hôte leur apprend qu'à minuit, quelqu'un sera tué, et les met au défi de résoudre l'enquête, avec un million de dollars à la clé. A partir de là, le film part en vrille, et on a droit à un joli délire de scénariste, qui multiplie avec un excès réjouissant les rebondissements et les mystères. Délire qui reste pourtant toujours "à l'anglaise", dans une élégance et un contrôle très rigolo à voir : on est dans la haute société, où les crimes se résolvent calmememnt malgré les horreurs commises. A l'exception de Falk, hilarant en brute machiste, les autres personnages sont parfaits de dignité.

On voit bien que la résolution de cette énigme impossible intéresse peu Moore : les 11000 rebondissements de la fin sont là pour témoigner du grand n'importe quoi de l'intrigue policière. Ce qui le fait rire, et nous avec, c'est de vider le genre de toute sa sève, en menant jusqu'au bout du bout les passages obligés de ce type d'intrigue : majordomes troubles, trahisons cachées, portes ouvrant 18997053sur de nouveaux mystères, coups de théâtre à rallonge... Les acteurs s'en donnent franchement à coeur joie : ce n'est certes pas ce qu'on peut appeler un jeu réaliste, mais chacun, dans la caricature de son rôle, tire son épingle du jeu et gagne son quart d'heure de gloire. Niven, notamment, est encore une fois impayable de dandysme old-school, et Sellers toujours aussi grandiose dans la composition de personnages (lui faire jouer un Chinois monosyllabique n'était pas évident au départ). Les dialoguistes sont au diapason, multipliant les petites répliques parfaitement absurdes et les situations délirantes. Bref, Murder by Death (rien que le titre...) est drôle dans son gentil secouage de cocotier d'un genre usé jusqu'à la trame (le polar anglais), et fin comme tout. C'est cependant très regardable à la télé.

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