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19 février 2009

Doux Oiseau de la Jeunesse (Sweet Bird of Youth) (1962) de Richard Brooks

On reconnaît la patte du Tennessee Williams dans ces personnages qui se battent avec leurs tares mais tentent toujours d'y croire : Paul Newman, tout d'abord, en gigolo qui rêve de gloire et tente de recoller les morceaux du passé, Geraldine Page, ensuite, une star qui a tenté un come-back et qui noie son chagrin dans l'alcool et la drogue (un excellent cocktail) ou encore Ed Begley, gros politicien véreux qui laisse à son fils le soin de faire le travail de sape. On a forcément droit à de longs dialogues, de terribles duels de mots, notamment entre le Paul et son acheteuse (la Geraldine), l'une faisant part de ses terribles angoisses, l'autre voulant encore désespérément y croire. Paul Newman s'en sort plutôt bien, exhibant au passage son torse bronzé et soyeux (je dis ça pour les dames, soyons franc), Geraldine Page en fait par exemple tellement des tonnes (le désespoir de la star déchue, trop habituel pour qu'on s'y attache vraiment, en fait) que cela sent au bout d'un moment la performance pour les Oscars - ben justement, elle fut nominée, tiens, y'a po de hasard.

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Paul revient donc sur  ses propres terres après moult aventures pendant lesquelles il a couru après une gloire qui lui a toujours échappé. Pour preuve, il a fini par se recycler en garçon de plage et joue les chauffeurs sexy "à louer" auprès de cette star sur le déclin qui tête la vodka comme un Russe. De nombreux petits flashs-back nous éclairent sur son ambition : persuader son ex-douce de venir avec lui parce qu'il sent enfin que la célébrité est à portée de main... Il y a seulement un os, le père de notre gentille blonde est un vrai fumier de politicien (tiens il l'a eu l'Oscar, lui - ça a toujours la côte, à Hollywood, les gros pourris) qui veut tout faire pour écarter le Paul, pauvre branle-manette à ses yeux, du chemin de sa fille... Alors bon, on sait que le film dure deux heures et on passe un temps incroyable à tergiverser avant d'en arriver aux faits (on finit par prier pour que le Paul puisse enfin parler à sa gentille blonde, on attendra longtemps, fusil). On assiste donc aux multiples complaintes de la Géraldine, aux petites magouilles du Paul qui croit encore à sa carrière et finit dans le lit de la vieille (on coupe au montage, on est pas salaud avec lui) et aux pratiques peu élégantes de notre politicien qui fait surveiller sa propre fille par la police. Ca sent le scénar pour privilégier les petits numéros d'acteurs et ils s'en donnent forcément à coeur joie... Mais bon la mise en scène reste tout de même bien plan-plan dans l'ensemble et il ne se passe pas grand-chose, finalement, avant les dix dernières minutes... où contre toute attente (fermez les yeux si vous voulez le voir) on assiste à deux "happy end", coup sur coup, qui laissent un peu perplexe (ah Hollywood, l'usine à rêve, formidable...). Bon, ça reste de bonne facture, on va dire (quel homme ce Paul, tout de même) mais il n'y a, là, absolument rien d'exceptionnel ou de vraiment original; voilà, c'est ça. Un film, sur le temps qui passe, qui passe le temps, gentiment.      

sjff_03_img1268       

Commentaires
P
Oui, pour cet acteur. Et, en plus, Paul Newman, comme toi, nous donne une importante leçon sociale.<br /> <br /> http://ysengrimus.wordpress.com/2008/09/30/l%E2%80%99heritage-social-sinon-socialiste-que-nous-legue-l%E2%80%99acteur-paul-newman/<br /> <br /> Bonne continuation, voie de l’avenir.
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