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5 février 2009

Le Bannissement (Izgnanie) (2007) d'Andrei Zvyagintsev

Après l'esthétiquement bluffant Le Retour, Zvyagintsev revient - justement - avec ce second film très attendu au tournant. Comme d'hab, j'ai un peu laissé passer du temps avant de m'y attaquer pour tenter d'éviter l'influence des critiques. Bon, franchement, le film est facilement trop long d'une heure. Même si  beaucoup d'allusions bibliques m'ont sûrement échappé, la fin, terriblement explicative, donne l'impression que l'Andrei a pris plaisir à tourner autour du pot pendant 2h30 avant de nous filer le miel et délivrer finalement un discours un peu roploplo : ouais sans la confiance et l'amour, ben la vie, tu vois, dans un couple, c'est même pas la peine. Super.

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Je vous la fais courte : Alex emmène sa femme blonde comme les blés, Vera, ainsi que les deux bambins adorables à la campagne, dans la maison de son père. Ca respire le bonheur mais la porte de sortie de ce mini paradis ne va pas tarder à s'ouvrir : Vera pète littéralement l'ambiance, un soir, en annonçant à son mari qu'elle est non seulement enceinte mais que l'enfant n'est pas le sien. Le type super vénère, fait un peu comme moi dans ces cas-là (putain, je touche du bois quand même), il va courir dans la forêt (bon moi c'est sur un tapis roulant, question d'environnement). Il contacte son frère qui est de super bon conseil : "Quelle que soit ta décision, c'est juste : si tu veux la tuer, tu la tues; si tu veux la pardonner, tu la pardonnes"; de toute façon, pour le brother, plus rien n'a vraiment d'importance, il se branle de tout, même de ses propres enfants. Alex va attendre quatre-vingt-dix bonnes minutes pour prendre une décision... Comme, entre temps, l'atmosphère, à la maison, est tendue comme un slip orthodoxe (nan, cherchez po), on s'enfonce dans nos fauteuils en étouffant de longs bâillements - les animaux, les miens, ont lâché l'affaire au bout de cinq minutes en s'affalant l'un sur mes jambes, l'autre sur mon poitrail, dure la vie domestique. Alex décide (enfin) de la faire avorter et on sent dès le début que c'est pas la meilleure idée : Zvyagintsev nous gratifie d'un long plan sur un puzzle - L'Annonce faite à Marie - où justement Marie a disparu. Veut-il signifier ainsi que, comme Marie, Vera est innocente ou tout simplement qu'elle risque de disparaître? Je vous le dis clairement, la suite est vraiment po gaie...

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Zvyagintsev a sans aucun doute un véritable talent pictural, vu le soin qu'il apporte à ses images, mais ces plans étirés au maximum dans la longueur plombent un peu l'ensemble du film. Non pas qu'on soit particulièrement pressé mais, au niveau du récit, les rebondissements sont non seulement pratiquement nuls mais, et c'est surtout là que le bât blesse, Zvyagintsev se plaît à nous laisser constamment dans l'ombre, comme s'il fallait attendre les cinq dernières minutes pour que tout s'éclaire... Le procédé est un peu limite d'autant que, dans le fond, la morale est un peu faiblarde ou disons pas vraiment originale. "On doit s'aimer, sous le soleil des tropiiiiques..." - nan, là, je déconne. Ca m'énerve toujours cette façon de vouloir laisser volontairement le spectateur dans le flou, pour mieux le surprendre sur le tard. D'autant qu'ici, certains pans de l'histoire restent, finalement, totalement dans l'ombre (la vie de son frère, les gamins qu'on laisse de côté...). Bref, on reste un peu sceptique devant ce second opus un peu trop léché pour être honnête, en attendant tout de même le Retour III avec, on l'espère, un peu plus d'entrain et de fraîcheur (et moins de métaphores...)      

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