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24 janvier 2009

Don Quintin l’Amer (La Hija del engaño) (1951) de Luis Buñuel

La Hija del engaño est considéré par Buñuel himself comme son plus mauvais film, même s'il n'y a pas forcément à rougir de cette sympathique comédie. Fernando Soler endosse avec un certain panache le rôle du parfait misanthrope et ses deux acolytes, bras cassés par excellence, se livrent à quelques pitreries plutôt bien rythmées. Il est aussi question, en filigrane, de violence au sein de la famille (le Fernando prêt à détruire au début sa femme; sa fille, Marta, qu'il a abandonnée, battue par son père adoptif, alcoolo) mais également d'émancipation, Marta trouvant très jeune son Don Juan.

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Don Quintin est super amer lorsqu'il se rend compte que sa femme le trompe avec le type qui lui a gracieusement filé un taff. Une amertume qui va constituer la pulpe de cet homme qui fera son trou en tant que patron de casino puis de dancing, le bien nommé "L'Enfer". Son credo est simple : il supporte rien, il aime personne, vire de chez lui ou de chez les autres à grands coups de flingues toutes personnes qui lui tapent sur le système - et il en faut pas beaucoup. Des scènes de grands cris et de baston pour le plaisir, dignes de certaines comédies italiennes (les moins regardantes). Il attend 20 ans et la mort de sa femme à laquelle il ne pardonne rien - rancunier, le bougre - pour aller retrouver sa fille. Celle-ci s'est malheureusement éclipsée avec l'élu de son coeur et les deux acolytes du Don Quintin partent en chasse de la chtite. L'un d'eux, Angelito - Fernando Soto, au taquet -, livre quelque beaux morceaux de bravoure quand il tente de séduire la demi-soeur de Marta ou lorsqu'il essaie de jouer au gros bras. Il détend souvent un peu l'atmosphère, tendue comme une moustache mexicaine, par son boss. Certes, Buñuel ne cherche pas apparemment à faire preuve véritablement de "style" pour cette oeuvre purement alimentaire, mais cette comédie fait preuve d'un certain abattement bon enfant, les acteurs, laissés en roue libre, semblant s'en donner à coeur joie. Pas de quoi se bidonner pendant des jours mais po déplaisant non plus, avec au passage quelques savoureuses saillies (l'Angelito évoquant les quatre points cardinaux de sa douce (on en voit surtout deux mais passons...)) Bon et puis j'ai passé deux heures à re-synchroniser TOUS les sous-titres, ça se savoure forcément un peu plus que d'habitude...

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Tout Buñuel : clique

Commentaires
S
C'est vrai que parfois je fus particulièrement pugnace... J'ai trouvé depuis un logiciel (subsync) qui simplifie bien l'affaire (c'est beau le monde moderne, des gens pensent à tout...). Le plus fort que j'ai fait, c'est de passer chaque sous-titre "en espagnol" sur le traducteur "francais" de google, corriger les résultats les plus étranges et réinsérer le tout pour chaque time-code. Ouais faut être patient parfois... Ca me rassure de voir que d'autres se battent (surtout pour des navets mais c'est ça le plus beau finalement!) : respect Zinjero!
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Z
­« Bon et puis j'ai passé deux heures à ­ ­· re-synchroniser TOUS les sous-titres, ça se savoure forcément un peu plus que d'habitude...»<br /> Ça me rappelle que j'ai fait la même chose pour un giallo. Non content d'avoir défloré l'identité du tueur, je m'aperçus bien trop tard que j'avais synchronisé un nanar. Allez je suis sympa – non je vais pas vous filez les sous-titres j'ai tout foutu à la corbeille... –, je vous livre le nom du chef d'œuvre : "La casa dalle finestre che ridono" de Pupi Aveti.
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