LIVRE : Vomi soit qui Malle y pense de Gérard Lefort - 1997

On se doute bien qu'avec un titre pareil, on ne pas découvrir un palimpseste de Bernanos, et ça se confirme dès les premières lignes. Lefort assume totalement l'aspect jetable de son texte, et n'essaye pas de taper plus haut que le tarif du livre (2 euros, en vente dans tous les points Hachette de toutes les gares de France). Pour cet énième opus des aventures du Poulpe, il choisit de cultiver un style parigot en diable, avec toutes les expressions à la Audiard possibles et imaginables. Le gars a un certain don pour les expressions hautes en couleurs, on se marre devant ce petit voyage dans l'argot vieille école remis au goût du jour de la grossièreté bon enfant. Quand ceci a été dit, on a fait un peu le tour de ce petit bouquin sans aucune conséquence : l'intrigue policière est mince comme les feuilles de pétard du héros, et balancée en 100 pages comme pour se débarrasser ; les personnages sont inexistants, on se fout complètement des évènements, et on se raccroche avec bienveillance à la seule invention de style de Lefort, pas avare en sentences philosophiques à deux balles. Ce bouquin n'est rien, mais ne se prend pas pour quelque chose, c'est toujours ça.