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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
12 janvier 2009

Les sept Péchés capitaux (1962) de S. Dhomme, E. Molinaro, P. De Broca, J. Demy, J.L. Godard, R. Vadim, C. Chabrol

La Colère de Sylvain Dhomme

Ecrit par Ionesco, on a droit à des jeux de mots subtils du genre "son père est de Perpignan, sa mère de Merpignan" ou encore, il va faire des études supérieures dans l'école "Anormale". Je voyais bien qu'on partait sur de bonnes bases. Tout va pour le mieux au bord de ce canal parisien, même les mendiants ont plaisir à quêter. Seulement v'là-t-y pas qu'on est dimanche et que tout le monde trouve une moules_7_peches_capitaux01che dans sa soupe : la colère monte, des baffes s'échangent, des assiettes volent, cela dérive en baston générale, on manifeste même en Chine, les immeubles débordent de potage à tous les étages (j'aurais pas voulu briquer le studio) et on en vient au conflit nucléaire avec explosion de la terre. On souligne alors le danger de la colère. Outre que cela fasse penser à un roman de Brautigan, ces petits réglements de compte ménagers montrent à quel point le Français, toujours râleur, s'emporte vite. On se demande aussi d'où sort ce Sylvain Dhomme.


L'Envie d'Edouard Molinaro

Dany Saval (!) travaille dans un hôtel et bien que courtisée par un Claude Brasseur taquin (mais apparemment pas sous influence de substances illicites), son boss ou les clients, elle envie la belle Rita Gerly, actrice de son état. Ca badine un peu à tous les étages, voire dans les champs (c'est du Molinaro donc) et la Dany rêve de se retrouver prise en main par le protecteur de Rita. Coup de bol, elle y parvient mais quand elle revient plus tard dans l'hôtel, elle envie quelque peu son passé... "N'ayant plus rien à désirer", la belle Dany est maintenant encore plus tristoune, c'est donc la morale. Jusque là, on se dit qu'on a pas vu grand chose.


La Gourmandise de Philippe de Broca

De Broca se la joue franchouillard à mort - il y a Paul Préboist, LA référence du genre - montrant des Français qui ne pensent qu'à bouffer. Plus il tombe dans l'excessif plus cela rappelle la France, comme s'il parvenait finalement à frapper juste... George Wilson apprend par un télégramme "Pépé indigestion enterrement mardi" : il doit se rendre à 30 bornes de là, ce qui lui donnera l'occase d'amener bobonne et sa mère et surtout de s'arrêter 18 fois en chemin pour bouffer. La grande question du type, c'est "Peut-on vivre en mangeant froid? " ce qu'il résoudra en faisant rôtir un poulet sur le bas côté de la route. Il ne cesse de recroiser Paul Préboist en facteur qui tente de finir sa tournée alors que l'autre lui annonce triomphant, "allons c'est la mienne" (on est bien en France). Bref, ils arriveront en retard pour l'enterrement mais pourront se rattrapper avec le gueuleton en l'honneur du mort dont la devise était "Tout se mange !" - Ce serait presque consternant si on finissait pas par s'y retrouver un peu... Dur.


La Luxure de Jacques Demy

Laurent Terzieff flâne dans les rues, se retournant sur chaque femme qui passe, et on se dit : enfin un peu de poésie. Il retrouve son comparse Jean-Louis Trintignant et après avoir acheté un livre sur Jérôme Bosch, ils vont au café. Le Lolo lui explique que, quand il était petit, il pensait que la luxure était synonyme de luxe. On a droit à quelques visions de l'enfer où des femmes seulement habillées de perles se jettent dans les flammes - moi je signe tout de suite. Puis inspiré par les tableaux de Bosch, Lolo a tendance à imaginer toutes les jolies femmes autour de lui complètement nues. Leur posture pudique donne un charme troublant à l'atmosphère de cet épisode relativement léger. Après un dernier ptit calembour à son ami, "On se tire, bouchon" (les Français sont drôles quand même), il ne peut s'empêcher de jeter son dévolu sur une jeune femme blonde qui allait son chemin. Même sans musique, Demy parvient à rendre la vie aussi futile qu'une petite bulle de savon.   (Shang - 14/03/08)
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t_cinema_04_01_1100_gAh oui, c'est absolument charmant et d'une légèreté enchanteresse vu les dangers de la commande. Loin d'esquiver le péril, Demy réalise vraiment sa vision de la luxure, vision d'un enfant comme il se doit : le mot seul réussit à déclencher les fantasmes dans la tête du petit môme, et c'est en ça que le sujet est respecté (la luxure a autant à voir avec l'imagination qu'avec le concret. La partie flash-back est lumineuse, rigolote comme tout et nimbée d'une atmosphère immédiatement repérable : un couple bourgeois coincé du bulbe, un garnement craquant, et le soleil qui baigne chaque décor. Mais le sketch ne manque pourtant pas d'ambition formelle : le premier plan est un long travelling aller-retour le long des trottoirs parisiens, très virtuose et portant déjà la marque du sublime plan d'ouverture de La Baie des Anges. Quant aux visions de Terzieff, qui regarde le monde contemporain à travers les peintures de Bosch, elles sont toutes mignones par cette espèce d'audace timide dont fait preuve le regard du jeune Demy. Images coquines qui rompent allègrement avec celles, beaucoup plus vénéneuses et impressionnantes, de ces femmes aux visons se tordant dans les flammes de l'enfer (là aussi, travelling vertigineux). Joyeux et gentiment insolent, ce petit film est profondément demyesque dans sa mise en scène, et montre en plus un cinéaste qui s'ouvre doucement au monde extérieur, aux femmes, à la mise en scène : craquant.   (Gols - 12/01/09)
Tout Demy : clique


La Paresse de Jean-Luc Godard

Et ben, il s'est vraiment pas foulé pour le coup le Jean-Luc. Eddie Constantine, qui joue lui-même, embarque dans sa belle auto, une jeune starlette qui rêve de faire du cinéma (tiens, comme dans Charlotte et son Jules). Elle remonte peu à peu sa jupe sous le regard un poil torve du grand Eddie. On comprend vite, vu son débit de paroles plus lent que son mentor suisse et son comportement plus mou qu'une chique -il est prêt à payer quelqu'un pour refaire son lacet- que l'Eddie est las , las, las (on se croirait dans une chanson de Cat Steven, pardon). Bref, arrivée chez elle, la belle met peu de temps pour se dévêtir et l'Eddie de rester de marbre, admettant que "ça l'ennuie de se rhabiller après". L'oisiveté, conclue-t-on, n'est finalement pas la mère de tous les vices, mais cela ressemble plus à une blague de potache échangée au coin d'une table avec Truffaut qu'à un truc sidérant. Bon c'est sans prétention, dans l'esprit de l'ensemble.
God-Art, le culte : clique


L'orgueil de Roger Vadim

Alors qu'un homme d'affaires folâtre avec la femme de son ami, sa femme, elle, a également une liaison avec un jeune avocat. Ah tiens, l'adultère, c'est bien du Vadim. La beauté froide de Marina Vlady associée avec le hiératique Samy Frey donne un petit cachet tout de même au film. Après avoir fait l'amour parmi des mannequins - dont deux dans des postures... euh... amoureuses (ah la censure), ils se promettent de se retrouver le soir même et de se faire la malle. Seulement la Marina, sur le point de partir de chez elle en catimini, surprend la conversation de son mari avec sa maîtresse : son sang ne fait qu'un tour et touchée dans son orgueil, elle revient à son mari; elle aura eu entre temps au téléphone l'autre jeune femme et ce sera montré avec elle d'une charmante hypocrisie qui fait froid dans le dos - dures les femmes entre elles pour un bout de steak. La photo signée Decae (comme pour la Paresse et La Luxure) est comme d'hab particulièrment soignée.


b2b9a1ce_fac3_4133_b1d2_f21c3b8f04f0L'Avarice de Claude Chabrol

On termine avec un groupe de polytechniciens qui organisent à 25 une loterie payante pour que l'un d'eux puisse passer une soirée avec la jolie Suzon, racoleuse de son état. Il y a forcément Brialy qui fait une apparition et je me demande s'il y a des films dans lesquels ce type n'a pas fait au moins une apparition... Le plus innocent, l'Antoine, gagne le gros lot et comme la Suzon est gentille, elle lui fait une ristourne... sur sa mise de départ.  Eh oui même les filles de joie ont le droit à leur avarice... On est un peu là aussi dans la poilade de jeunes hommes, tout reposant sur une seule idée. Maigre quand même au final. Pas capital, hein, pour conclure, malgré une belle brochette d'acteurs et des ambiances musicales qui tentent de donner le la.

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