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10 janvier 2009

Alien 3 de David Fincher - 1992

alien3specialedition570qj7Je sais bien que les aficionados de la première heure vont hurler, mais pour moi cet opus 3 de la saga est nettement au-dessus des deux précédents. Autant Scott et Cameron échouaient totalement à inventer un univers et une esthétique qui ne soient pas des copies d'autres films, autant Fincher (contre toute attente) parvient à imposer un vrai style dans cette commande ultra-cadrée. Bien sûr, ça reste du gros film qui tâche, avec acteurs inregardables, musique tonitruante et évènements prévus 3 heures à l'avance, mais le fait est que Alien 3 est doté d'une atmosphère et d'un caractère assez personnels.

La fameuse bête est d'ailleurs bottée en touche tout au long du film. Elle est bien là, décimant sagement la distribution, c'est obligatoire ; mais ce n'est pas le sujet qui intéresse le plus Fincher. Il est plus préoccupé par l'univers original où prend place cette trame usée : un pénitentier perdu dans l'espace, où les hommes n'ont pas vu de femme depuis des années et se sont repliés sur la foi et la solidarité communautariste. Dans ce monde masculin et abandonné de tous, Ripley atterrit ballotement avec sa navette pourrie,untitled accompagnée de l'alien tout en dents. Les rapports entre la femme (qui n'en est plus vraiment une, après deux épisodes couillus) et ces hommes rejetés construisent un scénario plutôt intéressant. Weaver, à qui on attribue enfin de la place pour jouer, est vraiment bien, brisée par ses aventures, devenue aussi monstrueuse que le monstre (elle est d'ailleurs enceinte de l'alien), abandonnant toute féminité au fur et à mesure de ses combats. Elle joue avec pas mal de profondeur cette femme-paria, et son personnage est toujours filmé comme "autre", comme si c'était elle l'alien. Belle idée, pas révolutionnaire non plus, mais qui apporte une petite touche un peu intelligente à une série qui en est dépourvue.

La mise en scène de Fincher obéit tranquillement aux codes du genre, mais ce film-là est beaucoup plus lisible que les autres, le gars ne faisant pas dans la surenchère d'explosions et de cris d'horreur. Il préfère 18809039soigner ses lumières (on voit enfin quelque chose dans un Alien, hosannah), dérouler une intrigue beaucoup plus tenue, et proposer un final très joli (l'héroïne qui se dissout dans un volcan de flammes, comme pour clôre la légende, plans abstraits d'une belle force visuelle). Bon, dit comme ça, on a l'impression que j'ai adoré ça : ce n'est pas le cas, c'est toujours aussi mal joué et mal dialogué, c'est pas passionnant, mais je note quand même qu'on a enfin fait appel à un homme de chair et de sang, et non à une énième machine à fric, pour diriger un Alien.

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