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7 janvier 2009

Frangins malgré eux (Step Brothers) de Adam McKay - 2008

abc4Comédie américaine régressive nouvelle tentative. Cette fois, j'ai du lourd, du vrai bon régressif comme je voulais, avec force dialogues à base de bite-couille et moult pets sonores. Il faut admettre que l'écriture de Will Ferrell, auteur du scénario, n'a que peu à voir avec la poésie de José Maria de Heredia (1842-1905) : on est dans le canular grand cru, et je dois avouer avec une légère rougeur aux joues que ça fait bougrement du bien.

Cassons définitivement l'image glamour de ce blog : Step Brothers est drôle, voire hilarant à certains moments. Si on ferme les yeux sur certaines lourdeurs franchement discutables (les pets ci-dessus cités, l'éloge de l'infantilisme comme seule réponse aux dificultés de la vie), on passe son temps à se bidonner devant les véritables audaces de ce film, réellement irrévérencieux sur plein de scènes, malpoli comme tout et rempli de ugandaminuscules trouvailles de dialogues impayables. Le scénario est quasi-inexistant, le metteur en scène est aux abonnés absents, c'est débile comme c'est pas possible, mais ça fonctionne très bien. McKay ne s'interdit rien dans cette pochade adolescente qui milite pour une saine idiotie face au sérieux ambiant. Les deux personnages rivalisent de sorties vulgairissimes, les situations sont totalement creuses, le dénouement est attendu comme jamais, et on se tape sur les cuisses devant cette douce anarchie qui jaillit de chaque petit tic d'acteur, de chaque nouveau gag, de chaque connerie balancée par Ferrell et Reilly. Le politiquement correct en prend plein la tronche, depuis l'arriviste de base jusqu'au concept de l'amour, depuis le rêve américain jusqu'aux parents, depuis la psychologie jusqu'au monde de l'enfance, et on ne peut que jubiler devant cette charge au bulldozer contre toute tentative d'être sérieux.

untitledLes héros, "adulescents" arriérés, explosent de joie si on leur offre un masque de Chewbacca ou un vieux numéro de Hustler, apprennent le kung-fu dans leur garage, se masturbent frénétiquement sur les émissions de gym-tonic, jouent de la batterie avec leur appareil génital (en gros plan), traitent leur mère te jettent leur père dans l'escalier, et au lieu de s'affliger devant tant de bêtise on applaudit des deux mains. Allez comprendre. C'est sûrement dû au talent irrésistible des deux gusses, qui font oublier les nombreux tunnels de la trame et les nombreux gags ratés par la jubilation évidente qu'ils mettent à être ensemble et à faire sauter les cadres du cinéma de papa. Certaines répliques vont certainement devenir des références ("j'ai une ceinture verte de karaté, pleure en silence"), mes respects aux scénaristes pas avares en petites trouvailles verbales excellentes.

Attendez, j'ai pas comparé ça à Citizen Kane, croyez pas que je m'emballe. C'est juste que je viens de passer 1h45 à rigoler comme un idiot, et que ça m'était pas arrivé depuis longtemps. Intéressante, cette école Appatow, contre toute attente.

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