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5 janvier 2009

Serial Noceurs (The Wedding Crashers) de David Dobkin - 2005

wedding_crashers_1Comédie américaine régressive opus 2. Bon, je ne dois définitivement pas voir les bons, parce que The Wedding Crashers n'est pas régressive. Mais je ne regrette rien, car au finla on passe un gentil moment rigolo avec ces deux marioles dont la principale occupation consiste à squatter les mariages pour se taper les nanas toutes émues par la cérémonie. La première heure, en tout cas, vaut son pesant de cynisme ravageur : les deux gusses surexploitent la sensiblerie du sexe faible (je vous laisse juges de l'image de la femme véhiculée par ces scènes), avec un savoir-faire parfait. Ils deviennent les stars des mariages, dévorent les bouchées au crabe, se mettent le beau-père dans la poche et finissent entre les cuisses des invitées. On se marre bien devant l'audace bon-enfant des deux complices, d'autant que le couple Owen Wilson/Vince Vaughn fonctionne très bien : deux personnalités bien utilisées, rivalisant de petites mines fendardes, l'un côté dragueur splendide, l'autre côté homme fragile. Leurs méthodes pour conquérir les femmes sont impeccables, je vais les tenter un de ces jours.

2005_the_wedding_crashers_010Le film accompagne le cynisme de cette histoire avec beaucoup de bonheur, plaçant délibérément ces deux escrocs du bon côté du manche, fustigeant les victimes trop niaises de leur jeu. Mais petit à petit, Dobkin teinte "l'autre camp" d'une épaisseur inattendue. On reste bien sûr dans la caricature énorme (le fils homo et névrosé, la mère nymphomane, ...), mais certains personnages sont plus complexes : Christopher Walken est très bien en homme puissant fasciné par la force physique de son futur gendre, et la petite Rachel MacAdams, en plus de ses attributs naturels assez photogéniques, est mignonne comme tout dans son jeu mêlant délicatesse féminine et modernité. Les dialogues fusent, le film repose entièrement sur le charisme de ses acteurs, et fait souvent sourire. Il ne faut certes pas être trop regardant sur les gags purs, qui consistent en gros à se prendre de la chevrotine dans le cul (ouarf ouarf) ou à repousser un homo (hin hin).

wedding_crashersMalheureusement, dans la deuxième partie, Dobkin met son point d'honneur à s'excuser de la douce impertinence de son début. Il se met à juger ses personnages, à condamner leur cynisme alors même que c'est sur lui que reposait l'humour du film. Le scénario devient infâmement conventionnel (en gros : avec l'âge, il faut laisser tomber les conneries et se ranger bien sagement dans le moule, amen, une soupe et au lit). Malgré un détour pour le coup assez grinçant dans les dernières minutes (les "Wedding Crashers" deviennent des "Funeral Crashers", par le biais d'un Will Ferrel trop "distancé" pour être vraiment grinçant), le tout se termine dans une guimauve très lâche, avec un cinéaste terrorisé par l'impolitesse. Comment gâcher un petit film plaisant et gentiment caustique en une demi-heure.

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