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1 janvier 2009

L'éternel Mirage (Skepp till India land) (1947) d'Ingmar Bergman

Un petit Bergman de derrière les fagots pour commencer l'année. Des relations père/fils ultra tendues - c'est clair que lorsqu'on se dispute la même meuf, cela crée des anicroches au sein de la famille -, une petite envolée lyrique pleine d'amour et d'eau fraîche, un vieux navire qui s'enfonce et qui s'amuse à jouer les métaphores, il ne fait décidément pas bon rester à quai : seul le voyage est peut-être capable d'apporter un petit vent de liberté et d'espoir...

barco_a_la_india1

On retrouve Birger Malmsten (Richard Virenque pour les amis du Tour) - en bossu - qui revient d'un très long voyage en bateau - sept ans c'est plus qu'il n'en faut pour faire 30 fois le tour du monde. Il est hanté par le souvenir d'une chtite prénommée Sally. Ca tombe plutôt bien vu qu'il finit par tomber dessus et nous voilà parti les gars pour l'éternel flash-back qui va se faire fort d'expliquer un peu les dessous de l'histoire... En fait, notre jeune Birger vivait avec son père sur un bateau qu'ils réparaient; ce dernier au tempérament colérique passait ses nerfs sur son gamin qui mouftait guère. En plus de ça, le père, qui ne se refusait rien, ramèna sur le rafiot une cocotte au su et au vu de sa femme qui resta coite. Devenant peu à peu aveugle, il nourrissait le projet de larguer tout le monde et de s'offrir une ultime virée amoureuse. Oui, le problème c'est que, forcément, il avait po prévu que son gars craquerait pour la chtite et finirait par s'opposer à lui... C'est d'ailleurs, à mes yeux, cette petite escapade amoureuse - minces silhouettes renoiriennes parcourant la campagne, baisers à même le sol avec, dans un coin du cadre, une petite fenêtre entrouverte comme une promesse à venir, héroïne s'étirant de contentement au pied d'un vieux moulin rustique - qui marque le plus de point dans ce drame assez claustrophobique. On sent bien que le pater, véritable monstre d'égoïsme, sombre peu à peu -  tout comme le rafiot qu'il rafistole (image, quoi...) -, sa perte progressive de la vue ne traduisant jamais que son aveuglement sentimental vis-à-vis de sa femme et son fils. Il y a d'ailleurs un plan sur son ombre, dans un moment crucial, qui lui donne de véritables airs d'un Nosferatu murnesque. Si le ton général du film n'est pas vraiment à la déconne - seules les gambettes de la chtite Sally et sa poitrine gonflée (toujours sensuelle l'actrice bergmanienne) apporte un peu de vie -, la fin tend résolument vers l'optimisme. Ca manque encore un peu d'aspérité au niveau des personnages - le père despotique, le jeune fils qui se rebelle, la mère impassible - mais l'atmosphère carnéenne de ce quai brumeux est assez bien plantée. Rien d'un mirage mais po déplaisant.

barco_a_la_india2

l'odyssée bergmaneuse est là

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