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30 décembre 2008

Meurtre au 43ème étage (Someone's watching me) de John Carpenter - 1978

someoneswatchingme03Difficile de hurler au génie pour cette fois, même si JC réussit une forme agréable avec cette toute petite chose réalisée pour la télé entre deux projets plus personnels. Visiblement peu tenté par un scénario très banal (un voyeur qui harcèle une jeune femme par téléscope et téléphone interposés), Carpenter profite de cette parenthèse pour rendre un hommage étrange (tant il est absent en général de ses références) au père Hitchcock.

La référence évidente est bien sûr Rear Window, mais elle fait un peu long feu : Carpenter s'arrête au tout début du film de Hitch, ne parvenant jamais à la profondeur abyssale de son modèle. Si la blonde Leigh Michaels est elle aussi tentée, à un moment, par le voyeurisme, c'est rapidement et sans véritable trouble formel ; quand Carpenter someoneswatchingme06s'essaye à un remake de la scène de meurtre vue par un téléscope, c'est sans jamais trouver la puissance visuelle de sa référence, en s'arrêtant au pur spectacle là où Hitch en faisait toute une déclinaison sur le sadisme du regardant et le consentement du regardé. La façade d'immeuble, sur laquelle la caméra s'arrête très souvent, n'est pas vraiment effrayante, pas vraiment symbolique comme l'était celle de Hitch. Carpenter s'arrête au simple clin d'oeil, échouant (sûrement volontairement d'ailleurs) à donner un fond ambigü à ce motif. Pourtant, le gars sait bougrement bien filmer la ville, dans sa froideur et son immobilité : les plans de transition dans lesquels il laisse filmer sans souligner, sont inquiétants et opaques, doucement oppressants sans qu'aucun discours ne vienne les rendre dangereux.

someoneswatchingme01Hitchcock apparaît à maintes reprises, le grand Hitch tardif que JC semble préférer : une photo assez élégante recouverte de ce fameux voile "de tulle", comme chez le maître ; des gros plans sur des petits objets (le téléphone et la clé de Dial M for Murder) ; une scène de pure suspense où le briquet de Strangers on a Train est remplace par un coupe-papier tombé lui aussi dans une grille d'égout ; un générique pompé allégrement sur celui de North by Northwest ; ou encore un personnage féminin assez préoccupé par ses rapports avec les hommes, comme dans Marnie (elle finira par se débarrasser de celui qui "l'a serrée de trop près"). Carpenter copie sagement les cadres rigoureux du patron, et multiplie les clins d'oeil. Dommage que ça en reste au niveau du clin d'oeil, someoneswatchingme05et qu'il n'ait pas d'autres ambitions que l'hommage un peu plat. Someone's watching me reste agréable, mais c'est comme si Carpenter s'était un peu absenté, ne retrouvant son style qu'à de rares moments (quelques mouvements panotés pour nous faire croire que le danger va venir d'une fenêtre alors qu'il est dans la pièce, une utilisation toujours parfaite des arrière-plans). Plaisant mais banal.

tout Carpenter is bloody here

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