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29 décembre 2008

Le Lien (Beröringen) (1971) d'Ingmar Bergman

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Pas évident au premier abord de rentrer dans ce film de Bergman tourné en anglais. On découvre pourtant rapidement qu'il s'agit d'une histoire on ne peut plus classique d'une relation triangulaire avec la Bibi au sommet du triangle, Max von Sydow dans celui du mari contrit et Elliot Gould dans celui de l'amant barbu. On s'attend au départ à une vision bergmanienne torturée et complexe du bazar, et on est finalement assez surpris de la linéarité de l'histoire. Si la fin nous laisse un peu comme deux ronds de flan (mais y-a-t-il vraiment une issue possible dans ce genre d'histoire?), le jeu des acteurs et l'évolution de leurs personnages valent le détour.

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Lorsque l'Elliot, archéologue, en visite chez Bibi et Max (ils ont fait connaissance dans un hôpital où le Max opère) dit à celle-ci que son équipe vient de découvrir, cachée dans une église, une vierge au sourire si doux, on voit tout de suite oùtouch_9 il veut en venir. La Bibi, qui vient de perdre sa mère, est sûrement un peu fragilisée sentimentalement, et ne va pas tarder à tomber sous le charme de l'Elliot. A peine de retour chez elle, il faut la voir se regarder dans la glace observant les stigmates de son amour naissant... On est un peu bousculé par le style à la coule de Bergman : la caméra portée, le montage dynamique ou le choix de la musique ultra-light notamment lorsque la Bibi fait le ménage ou hésite à savoir ce qu'elle va mettre à son prochain rendez-vous galant. C'est un style un poil "forcené", se dit-on, mais pourquoi pas... A peine arrivée dans l'appart, devant la gène de l'Elliot, la Bibi prend les devants : "On peut enlever nos habits, se mettre au lit et voir ce qui se passe..." (Pas farouche la chtite et une réplique qui peut toujours servir, chers lecteurs, pour débloquer une situation ou se prendre une baffe). D'autant qu'il ne se passe pas grand-chose, l'Elliot perdant un peu ses moyens. Ce n'est d'ailleurs pas la moindre de ses faiblesses puisqu'il touch_7fera preuve d'une certaine violence - un petit côté pas vraiment tolérant - qui s'assagira certes rapidement; l'on apprendra également par la suite qu'il a déjà tenté de faire une tentative de suicide. Mais la Bibi semble passer outre et devient vite accroc à celui qu'elle considère un peu comme son "nouvel enfant"... (ça sent le transfert). Forcément la situation est instable et vient cette métaphore sur la fameuse Vierge dans laquelle se trouvent des insectes, cachés depuis des siècles, qui la rongent. Est-ce la mauvaise conscience qui commence à faire son apparition chez Bibi, qui foire son mariage et sa relation avec ses deux enfants, ou est-ce que cela a réveillé en elle des sentiments éteints depuis longtemps?... Po facile de trancher et elle semble elle-même hésiter entre son désir de suivre Elliot et le retour à la situation initiale qui lui procurait une certaine stabilité (situation bien banale ma foi) : les trois personnes relativement heureuses au départ paraissent en tout cas souffrir de la situation (ben c'est malin) et, au final, Bibi et Elliot se brouillent (tout comme leur reflet...) au bord d'un lac... On est un peu pantois (manque-t-elle de courage ou assume-t-elle finalement ses responsabilités conjugales ?...), question qui reste en suspend dans ce film un peu à part dans la filmographie de Bergman - d'une moindre rigueur formelle, serait-on presque tenté de dire, malgré la photo de Nykvist. Des acteurs en tout cas au taquet avec une vraie alchimie - assez sensuelle - entre Bibi Andersson et Elliot Gould. A découvrir, puisque c'est comme ça qu'on dit.

l'odyssée bergmaneuse est là         

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