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10 décembre 2008

Dark Star de John Carpenter - 1972

darkstar5Ca faisait des années que je courrais après ce film, le seul Carpenter manquant à mes visions exorbitées, et le premier film du maître. Eh bien disons que le film est à la hauteur de l'attente : Dark Star est le film improbable par excellence, une sorte de mix entre le foutage de gueule total et l'ambition mégalo, un objet absolument inouï qui vous laisse comme deux ronds de flan.

Le jeune Carpenter devait avoir fumé pas mal de moquette avant de pondre cette chose : abreuvé de films de SF, les pires (genre "The terror comes from Mars" ou un truc dans ce genre) comme les meilleurs (2001, comme toujours, mais sûrement aussi Docteur Folamour), il rentre avec ce film dans la catégorie des grands déjantés. Il fait un savant mélange de toutes ses influences, casse sa tirelire qui devait contenir 4 dollars et 3 pences, réunit une bande de potes aussi allumés que lui, et vas-y que je te darkstar4tourne un film trop classe. On ne sait plus si on doit ricaner devant la kitscherie totale du résultat, être géné devant les élucubrations philosophiques du gars, ou applaudir à deux mains devant ces délires à la Monty Pythons et cette foi totale dans ce qu'il raconte. On assiste quand même là-dedans à une attaque d'extra-terrestre taquin, constitué d'un ballon de baudruche vaguement taché de peinture à la bombe et de gants mappa avec des griffes ; à un dialogue avec un cadavre pris dans un bac à glaçon ; aux tourments d'un astronaute pris dans le programme de nettoyage d'un ascenseur ; pour finir par une conversation autour des théories de Descartes et du comportementalisme entre un homme et une bombe... Je ne vous promets pas une crédibilité à toute épreuve, mais au moins un franc moment de n'importe quoi assumé.

darkstar2Photo cradingue, bruits électroniques faits avec la bouche, images de l'espace constituées de collages grossiers, jeu d'acteurs accablant, dialogues à 3 pences (reste 4 dollars) : tout est tout pourri, tout est très drôle, tout met sur le cul. Pendant une bonne demi-heure il ne se passe absolument rien : une bande d'astronautes dans leur vaisseau, coincés là depuis 12 ans, dégomment des planètes pour tuer le temps. Puis ça s'emballe un peu avec l'attaque de l'alien-ballon, et une scène de suspense total avec un type pendu par les bras sous un ascenseur (son destin tient dans une vis-papillon). Ensuite, on fait dans la surenchère, avec un laser qui déconne, une bombe prête à exploser, une dispute entre deux ordis, et une partie de surf dans l'espace. Les 4 dollars sont bien dépensés, on sent le Carpenter hilare devant ce bidule informe et punk, et les producteurs attérés lors du visionnage. Mythique assurément, Dark Star mérite son aura ; on aura par contre bien du mal à déceler là-dedans le futur créateur d'Halloween ou de Assault on Precinct 13 (dans la musique, peut-être)... Plus que pointu : impossible.

tout Carpenter is bloody here

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