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8 décembre 2008

La Fille à la Valise (La Ragazza con la Valigia) de Valerio Zurlini - 1960

18435382Archétype du cinéma chachacha des années 60, La Fille à la Valise est frais et touchant, mais c'est à peu près tout ce qu'on peut en dire. Rien à reprocher à Zurlini, qui filme cette éducation sentimentale avec beaucoup de justesse psychologique et une belle mise en scène souple. Tout est crédible, tout est émouvant, tout est très beau, mais il faut reconnaître aussi que ce n'est guère passionnant.

Claudia Cardinale (une pure bombe sexuelle, qui irradie l'écran un peu comme Béatrice Dalle dans 37°2) est une pauv'fille abusée par les hommes, notamment par un loulou qui la laisse sur le bord de la route avec la valise du titre. Le tout jeune Jacques Perrin (extraordinaire, pour le coup) va la prendre sous son aile d'ado nanti, attiré par sa force de vie et aussi ses formes avenantes sûrement. Le cheminement fillealavalise12intérieur du jeune garçon est suivi à la trace par la caméra de Zurlini, qui traque chacune de ses expressions, chacun de ses doutes. Les scènes sont toujours justes, notamment le sommet du film, une séquence de danse avinée dans un hôtel, où Perrin a droit à un gros plan sublime qui le fait passer en une minute par 11000 émotions subtiles qui se peignent sur son visage. Si Zurlini laisse toute sa place à la luminosité de Cardinale, la déifiant presque sous ses éclairages classiques, on sent bien que c'est le personnage masculin qui l'intéresse le plus : autobiographique sans aucun doute, le film reste au plus près de ses sentiments à lui et plonge dans une lente mélancolie qui fait souvent son effet.

article_claudiaMais le film est trop long d'une demi-heure, et se perd dans des répétitions ou des scènes trop étirées qui le rendent un peu morne. La scène de drague du musicien, par exemple, n'ajoute rien à l'histoire : on avait compris sans elle le statut de victime de Cardinale, et celui de héros de Perrin. On regarde donc ça sans vraie motivation, conscient d'assister à un joli film sentimental et sincère, mais sans réel enjeu à défendre. On se demande d'ailleurs un peu quel est le "but" de Zurlini, si ce n'est d'exorciser sa jeunesse brimée. Pas désagréable, mais évitable.

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