Kung Fu Panda (2008) de Mark Osborne et John Stevenson

J'avoue qu'il y a des jours, j'ai po trop envie de me prendre la tête... Excuse à peine avouable, je reconnais, puisque c'est là-dessus que tout le monde fait son beurre. Je vais me resaisir, clair. Plus gros succès de tous les temps en Chine, la cible marketing est atteinte pour cette oeuvre eh ben... finalement assez sympathique, disons sans fausse honte... Des efforts évidents pour tenter dans les décors et la boustifaille d'être sinisant - et non nipponisant, les Américains, et les Occidentaux en général ayant une fâcheuse tendance à tout foutre dans le même sac - et un gros patapouf d'héros - le panda étant plus connu pour sa peluche que pour son Q.I. - bourré de maladresse, obsédé par la bouffe, assez drôle. Certes, on retrouve les sempiternelles ficelles scénaristiques qui ont fait recette : le petit génie qui est tenté par le côté obscur de la force (Tai Lung) et le gars qui part perdant, avec aucune aptitude, et qui finit en héros pour avoir cru en lui (notre ami le Panda). Bon, c'est po nouveau tout cela. Au niveau de l'animation, il y a malgré tout un bel effort comme cette séquence d'ouverture avec des monstres et une animation "à l'ancienne" - bon, j'aurais un peu de mal à vous définir le concept, vous verrez, hein ? - et ces paysages en toile de fond dans l'esprit des estampes - c'est pas du René Laloux, genre Wang Fo, mais c'est appréciable. Il s'agit sinon purement et simplement d'un récit d'apprentissage, le panda étant pugnace tant qu'il y a des biscuits ou des baozi (genre de gros raviolis chinois, pour faire simple) à la clé. On est certes toujours dans l'anthropomorphisme qui fait hurler mon camarade de jeu, mais bon un panda dont le père est une oie, restaurateur, et qui se questionne po plus que cela sur ses origines - "la soupe des bols de nouilles coule dans tes veines, petit"... po sûr -, cela reste d'une gentille ironie. Bref, pas de quoi écrire une thèse mais tout à fait regardable dans le genre.