Lady Jane (2008) de Robert Guediguian
Un polar à sauce française, une histoire de vengeance vue et revue trois mille fois (le parallèle sur les images qui défilent à la téloche du conflit israélo-palestinien est franchement poussif), Ariane Ascaride qui reprend le flambeau d'une Annie Girardot, cela pourrait presque faire sourire, ou pleurer c'est selon... C'est sans prétention, pas mal fait, ancré dans le Sud de chez nous, ça sent le film du dimanche soir si jamais on osait encore passer des films français de qualité honnête. Bon, c'est un peu dur, je vous l'avoue... On pourrait être plus positif en disant que Guédiguian, après avoir tenté d'explorer d'autres chemins, prenait un immense plaisir à reformer le trio angulaire de sa troupe. C'est d'ailleurs l'une des réflexions qui court le long du film, la nostalgie - notamment chez le personnage de Darroussin - de retrouver le peps et la folie de sa jeunesse. A ce niveau-là, quand on repense aux nombreux films sympathoches de Guédiguian des années 80 et 90, le film fonctionne, tant l'on prend plaisir aux retrouvailles. Darroussin, en amoureux déçu, prêt à tout pour reconstituer leur virée du passé et pouvoir à nouveau flirter avec la fameuse Lady Jane, est absolument fabuleux, même si je dois avouer avoir toujours eu une grande faiblesse pour le personnage. Du coup, on s'accroche un peu plus à ce polar d'une bonne facture, malgré certains clichés gros commeu ça. Guédiguian semble tenter de renouveler ses cadres dans son prochain film, en espérant qu'il retrouve lui-même sa foi, sa générosité et son humanisme des débuts.