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7 novembre 2008

La Boite de Pandore (Die Büchse der Pandora) (1929) de Georg Wilhelm Pabst

Considéré comme l'un des summums de l'expressionnisme allemand voire tout simplement du muet, le film de Pabst oscille entre le charme, la légèreté et la sordidité. Pauvre Loulou - ou Lulu, comme vous voulez - victime  de son sex-appeal, pourrait-on croire au premier abord, mais surtout de l'avidité des hommes - entre besoin de possession et d'argent. Si on souligne ici ou là la modernité de la mise en scène de Pabst, on reste surtout fasciné dès les premières images par la modernité du jeu de Louise Brooks, sa photogénie, quelque part entre la luminosité d'Isabella Rossellini et la candeur de Juliette Binoche. Pour sa défense, chronologiquement, elle flingue tout le monde.

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Que ce soit son premier boss - le vieux démoniaque et poilu Schigolch - ou le ténébreux Docteur Schön - à la moralité pas si jolie-jolie, tous les deux semblent sous le charme de leur petite protégée. La coquette coquine Loulou en profite un peu - ses petits yeux brillent devant la thune, on sent qu'elle en a po vu tous les jours - mais elle fait un peu la moue lorsqu'elle apprend que ce même Docteur Schön prévoit de se marier avec la fille d'un ministre. Elle fera capoter ce mariage en draguant d'abord un poil le fils du Doc et surtout en se laissant embrasser, après un petit caprice, dans les coulisses d'un spectacle par le Docteur, surpris par l'arrivée de sa fiancée... Elle remporte la première manche et sa nuit de noce est programmée. Seulement le mariage ne sera point consommé, le Docteur Schön, terrassé par la jalousie, lui claquant entre les doigts. La pauvre Loulou est jugée - on se demande un peu pourquoi (comme "cause de crise cardiaque"?) et se prend 5 ans de prison... Mais son ancien protecteur, ce vieux schnock de Schigolch projette son enlèvement et transforme l'essai facile... Elle se retrouve coincée sur un bateau transformé en Casino à quelques encablures du Caire. Mais les maîtres-chanteurs sont légion, tout le monde tente de profiter de son évasion pour soutirer de l'argent à elle ou à ses proches (petite contre-plongée sur un homme au dessus duquel se trouve un crocodile empaillé : les hommes sont bien des carnassiers, rah), sans parler des hommes prêts à tout pour l'acheter... Notre Loulou, avec la police aux fesses, parviendra à gagner Londres et croisera, décidément po de bol, Jack l'éventreur (les superbes fameux gros plans sur les yeux exorbités de l'homme qui alternent avec ceux sur le couteau qui traîne sur la table)... Parviendra-t-elle à le séduire, hum, hum... 

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Pabst a le sens du rythme et du montage (les séquences emballantes dans les coulisses ou l'atmosphère de tripot enivrant sur le bateau) et ces deux heures filent à toute vitesse. Notre Loulou semble toujours faire contre mauvaise fortune bon coeur, trouvant toujours le moyen de placer un petit sourire même dans les situations les plus tristounes; son incroyable énergie, sa fureur de vivre, semblent être capable de vaincre malgré tout les pires instincts des hommes... Pas gagné d'avance... Seul le fils du Docteur semble ne pas être un personnage totalement libidineux, mais il est dévoré par la passion du jeu... pas mieux. La morale est douloureusement absente chez les mâles prêts à toutes les trahisons pour se faire du pognon - 1929 en Allemagne, il s'est passé quoi déjà après...? Loulou femme fatale, ce qui lui fut fatal...

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