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Shangols
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29 octobre 2008

Samouraï sans Honneur (Tange Sazen: Hien iaigiri) (1966) de Hideo Gosha

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Le gars Hideo Gosha me déroute un poil; je dois avouer mon admiration devant Hitokiri (69) et Kedamono no ken (65) - suis passé à côté de Goyokin, m'en excuse - et sinon, il oscille entre de très bonnes choses et des moments plus creux. Ce Samouraï sans Honneur, qui reprend le personnage légendaire de Tange Sazen, le borgne manchot, est assez déroutant, mêlant sérieux et déconne, action brute de décoffrage et mélo pour midinette, mouvement de caméra classieux et séquences qui tirent un peu en longueur.

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Pour la trame, sachez seulement que tout le monde se bat pour un pauvre vase sur lequel se trouvent les indications d'un trésor : des hommes du gouvernement méchants comme tout, un clan que veut écraser le pouvoir, notre Tange Sazen allié à un voleur et sa femme volage, et même un gamin toujours à l'affût. La première apparition du vase donne lieu à une véritable partie de rugby nipponne, le vase volant de mains en mains et la caméra de Gosha est fabuleusement au taquet, au coeur de l'action. Il n'est d'ailleurs pas rat pour nous concocter des plans de derrière les fagots (celui du sabre qui coupe l'écran en deux, photo ci-dessus, est bien joulie), d'efficaces travellings latéraux lors de combats mouvementés, des courses sur des toits qui feraient pâlir Ang Lee et surtout Jean-Paul Rappeneau ou encore des scènes prises en plongée verticale qui doivent faire pleurer Tarantino. On sent que le gars teste son matos, avec un peu d'esbroufe certes, mais on s'en plaindra à peine. Au niveau des personnages Tange Sazen est tout autant déconcertant; depuis sa petite déconvenue au début du film, il est moche à faire peur et sérieux comme un pape; ultra efficace dans les combats (point de giclée de sang, c'est agréable, juste des grands schlarrrkk qui touchent juste), il dragouille néanmoins ici ou là sans savoir vraiment ce qu'il recherche... On pense parfois qu'il est totalement désespéré, sans aucune foi, mais le dénouement - un peu faiblard - nous donnera tort : il a toujours un petit coeur qui bat, tant mieux pour lui.

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Hideo Gosha, parmi tous ces samouraïs qui rigolent po tous les jours, introduit un couple de voleur, aussi trouillard que moi devant une araignée planquée dans les toilettes, qui apporte un soupçon de comédie à la bonne franquette. Il se permet ainsi quelques gags vraiment fendards comme cet homme, blessé après un combat, debout sur un tonneau, qui tombe deux minutes après, juste à la fin de la séquence. Du coup on a un peu de mal à savoir quelle est la véritable tonalité du film : il s'agit d'un monde corrompu jusqu'à la moelle, Tange Sazen a été le premier à en faire les frais - au début du film, il est victime d'un samouraï sans honneur, d'où le titre sûrement... - mais un petit vent de douce rigolade (la bande de voleurs vers la fin), de petites choses mignonnes (le gamin trognon, le retour de son amie d'enfance un peu falotte) brouillent un peu les pistes. A voir donc avec l'esprit volubile, si jamais ça veut dire quelque chose.

Commentaires
D
Il s'agit clairement d'un film qui a du mal à trouver son identité. J'ai été un peu déçu par rapport à ses autres chambaras, surtout pour l'histoire assez banale, prétexte à présenter des personnages, développés de manière assez insatisfaisante.
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