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28 octobre 2008

Luke la Main froide (Cool Hand Luke) (1967) de Stuart Rosenberg

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Avouons-le tout de go, je me suis régalé. Un héros têtu comme une paire de mules, un Paul Newman campant avec héroïsme ce personnage autodestructeur, une image et une lumière magnifiques, une musique de Lalo Schifrin au taquet et quelques séquences d'anthologie, il faudrait être sacrément dans un jour sans pour faire la fine bouche devant ce film (personne ne vous demande de manger 50 oeufs en deux heures...). Certes Rosenberg n'a pas vraiment marqué de son empreinte le cinéma américain mais ce film est suffisant pour qu'on lui tire un coup de chapeau.

Cool_Hand_Luke

Se prendre deux ans de tôle pour avoir coupé la tête à des horodateurs, c'est un peu bêta, même en état d'ébriété absolu. Mais on sent dès le début que le Luke a perdu la foi, que tout ce qui compte encore pour lui joyharmon1c'est juste, à la limite, de tenir debout. Il n'a rien d'un super héros, c'est juste un empêcheur de tourner en rond, qui s'acharne à réussir des challenges plus stupides et absurdes les uns que les autres; un vrai résistant en quelque sorte qui n'a d'autres ennemis que lui-même. Forcément un type attachant. Il a d'entrée de jeu maille à partir avec le gros lourd du camp, une grosse masse dont les poings font rage. Il n'hésite pas à le prendre sur son propre terrain, se prend un bon millier de pains dans la tronche mais reste debout jusqu'au bout, jusqu'à écoeurer son adversaire. Un combat d'anthologie qui ferait passer Rocky pour une lavette. Il se gagne peu à peu la sympathie de ce petit monde carcéral en lançant des défis plus inutiles les uns que les autres : goudronner une portion de route en un minimum de temps pour clouer le bec aux gardiens, bouffer une cinquantaine d'oeufs durs en une heure histoire d'être malade à en crever et surtout s'échapper, plus pour le fun, par esprit de contradiction, que par véritable besoin de liberté. Une fois, deux fois, trois fois, chacune de ses échappées belles -comment épuiser un chien à ses trousses en deux-trois leçons- finissant dans la poussière... Mais l'essentiel est de penser que tout reste possible en gardant la tête haute. Son ultime dialogue avec Dieu est un grand moment de cinéma qui ferait presque passer Paul Newman pour un héros existentiel à l'état brut.

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Les seconds rôles (Harry Dean Stanton, George Kennedy, Strother Martin, Jo Van Fleet, sans oublier Joy Harmon responsable de la séquence la plus hot de la décennie - première fois de ma vie que j'ai envie d'être une voiture...) ont la tête de l'emploi et Paul Newman livre une composition inoubliable. On comprend qu'il ait abandonné peu à peu le cinéma devant l'inconsistance, ces dernières années, de la plupart des scénars ricains; il a un rôle en or où son petit sourire et son regard d'acier désabusés font constamment mouche. Bref, ce film n'a pas une ride (sublime nouveau transfert en DVD) et petit hommage en passant au regretté Paul.   

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