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12 octobre 2008

The Visitor (2007) de Thomas McCarthy

18908067_w434_h_q80Grand Prix du dernier festival de Deauville, le second film de Thomas McCarthy (vu dans The Wire, le monde est petit...) confirme tout le bien qu'on pensait de lui après The Station Agent. C'est un film qui développe son charme et son message doucement et qui repose sur les épaules de l'immense Richard Jenkins (le pater de Six Feet Under, pas mort en fait): ce dernier est veuf, prof d'économie à la Fac du Connecticut; il tente désespérément de jouer correctement du piano et, sous ses airs stricts et coincés, semble surtout un gros branleur qui n'attend plus grand chose de la life. Lors d'une conférence qu'il doit donner à New York, il trouve son appart squatté par un couple d'étrangers : un Syrien et une Sénégalaise pas vraiment au fait de l'arnaque. Ces derniers partent sans demander leur reste mais le Richard est un bon bougre : sentant bien que les petits jeunes sont dans la galère, il les invite à demeurer quelque temps chez lui. Bien lui en prendra car il se découvrira une soudaine passion pour le djumbe et aussi la mère du Syrien; il se rendra compte aussi que son pays, ses Etats-Unis, terre de Liberté, traite les étrangers en situation illégale comme des chiens. C'est jamais vraiment spectaculaire, cela a même parfois l'aspect un peu plan-plan des films américains indépendants, mais l'humour à froid du Richard fait mouche - un demi-dieu au djumbe - tout en laissant l'émotion monter à mesure qu'on s'attache aux personnages tous au taquet. La petite musique du film  pleine de classe et d'humilité trouvera son point d'orgue lorsque le Richard, dépité, laissera éclater sa colère face à l'administration judiciaire ricaine, comme si un sang nouveau finissait par irriguer ses veines. C'est modeste comme tout, parfois un peu attendu mais on va pas faire la fine bouche tant l'intelligence et la finesse sont devenues rares dans la production cinématographique du pays de la bannière étoilée. Si les immigrants étaient "la force du pays", la connerie a bien pris le pas; l'on ressort de ce film avec une petite touche d'humanité en plus et avec l'envie d'envoyer une copie à cette enflure d'Hortefeux, sauf mon respect.

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