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1 octobre 2008

Courts-Métrages d'Agnès Varda : Les courts "Parisiens" (58-05)

L'opéra-Mouffe (1958)

84679_db7551961cd715e06bd1e35d55118ebeIl ne s'agit pas tant pour Agnès Varda de filmer la rue Mouffetard - la rue de la bouffe - mais plutôt de filmer ses propres états d'âme; une place est bien sûr faite à toutes ces personnes qu'elle croise, ces commères délicieusement mises en musique par Georges Delerue, ces tronches de petites gens et de vieilles personnes au regard hagard, ces personnes qui claudiquent voire ces pochtrons, ceux dans les bars ou ceux qui en sortent en titubant - une véritable cour des Miracles... Alors enceinte, elle se focalise sur des images pleines de rondeur - du ventre d'une femme à une citrouille -, livre même un passage presque surréaliste avec des colombes dans des bocaux ou un poussin tout fripé dans un verre; on a droit également à quelques séquences pleines de fraîcheur avec des amoureux nus comme des vers qui s'enlacent sur des lits en fer - je soigne mes rimes, vous remarquerez. C'est à la fois plein de détresse (trois clochard sont morts cet hiver-là dans la rue) et plein d'espoir et de candeur. Déjà à l'image de son oeuvre.


Les Fiancés du Pont Mac Donald (1961)

84679_9a0bd8057f76bdd0fb2c80e7bcb3bf15Dans son intégralité - disons augmenté de quelques plans furtifs -, le court-métrage avec Jean-Luc Godard et Anna Karina qui se trouve dans Cléo de 5 à 7. Le regard d'un Godard doux comme un agneau, ses accélarations keatoniennes dans les escaliers, les petits baisers volés entre JLG et AK, c'est diablement rythmé grâce à une musique improvisée du grand Michel Legrand. Définitivement mythique, on ne s'en lasse jamais.


Elsa la Rose (1965)

84679_dd064f6a868112924e479d1a248245a2Portrait d'Elsa Triolet au côté de son Aragon. Agnès Varda remet en scène leur rencontre au café du Dôme dans les années 20 et évoque, à partir de photos, la vie de cette grande dame aux yeux éternels : Elsa regrette de ne plus avoir 20 ans, comme si elle avait trahi les poèmes d'Aragon - c'est mignon comme tout - mais avoue également toute l'influence qu'elle a eue sur l'oeuvre du poète. On les observe, cheminant chez eux ou dans les rues de Paris, infiniment complices, pendant que Michel Piccoli déclame à trois mille à l'heure quelques uns des plus beaux vers du poète. Un portrait chargé d'émotion - si, si vraiment, j'en rajoute po - sur ces deux personnages qui ont traversé la vie culturelle du siècle; ce docu dépoussière les vieilles couvertures jaunies en nous montrant ces deux êtres au naturel. De beaux amoureux pas seulement littéraires.


Les dites Cariatides (1984) et Les dites Cariatides bis (2005)

84679_9b5bb993545567be14c8ad0484f69970Un peu d'architecture avec ces magnifiques femmes qui ornent, avec le sourire et légèrement dévêtues, quelques unes des plus belles façades parisiennes. Agnès Varda nous raconte l'historique de celles qui furent, un jour, en Grèce antique, des esclaves. La plupart des statues parisiennes datent, elles, des années 1860. Pour les évoquer, rien de mieux que quelques poèmes de leur contemporain, Baudelaire, qui connut comme elles la célébrité et le désespoir. Comme Agnès Varda n'en finit jamais de glaner des images au fil des rues, elle livre 20 ans plus tard un petit complément avec cette fois-ci la mention des adresses précises. On finit presque par penser aux anges des Ailes du Désir de Wenders avec ces regards compatissants qui planent, l'air de rien, au dessus des passants.


T'as de beaux escaliers, tu sais (1986)

84679_36e5f8b09ea38f069b1509c67c467046Hommage aux cinquante ans de la Cinémathèque, alors à Chaillot, avec ce petit clin d'oeil aux marches qui descendent vers les salles : des extraits de films "avec escaliers" qui alternent avec des "tentatives" de re-mise en scène de nos jours; et boum mon landeau, quelques airs de claquette, un Pierre Richard en pleine bourre et la participation fugace d'Isabelle Adjani. Jolies petites vignettes.


Le Lion volatil (2003)

p45Un peu moins aimé cette histoire d'amour entre Julie Depardieu et un magicien autour d'un lion de Belfort qui disparaît : seule l'image du chat Zgougou qui trône fièrement, à la fin, sur le socle de la place Denfert-Rochereau est pleine de poésie. On retrouve une cartomancienne comme dans Cléo qui fait part de ses visions, le magicien est bien habile pour voler le coeur de la Julie, mirettes grandes ouvertes tout du long, mais les situations manquent un peu de naturel; bref... Peut-être aussi que mon attention s'est un peu volatilisée en fin de programme mais je fus définitivement moins touché par cette fable gentillette.

Va là pour voir tout Varda

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