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27 septembre 2008

Ariel (1988) d'Aki Kaurismäki

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Contrairement à ce que pourrait laisser croire le titre, Ariel est un film noir, très noir. On se demanderait presque pourquoi les Finlandais ne sont pas tous des bandits (ou des alcooliques, ça peut aider aussi) vu la tristesse de l'état des lieux. Le point de départ est kaurismäkien au possible : une mine qui ferme, un ancien ouvrier qui se tire une balle et notre héros qui "hérite" de sa décapotable. Il part cheveux aux vents - à -20 c'est rude, sans capote - avec 8.000 proutouies en poche et se fait assommer à la première pause hamburger. Retour à la case départ, sur les docks... Va falloir trimer, et faut déjà s'estimer content de trouver un taff. C'est un peu à l'image des fondus au noir qui parsèment le film, ça respire pas forcément l'espoir... quoique, quoique... Notre homme connaît une véritable chute en enfer (vengeance, prison... et j'en passe - il y a de l'action, promis) mais trouve toujours dans son périple une femme ou un acolyte de tôle (Matti Pellonpää, le type qui me fait fondre à chacune de ses apparitions... sans rien faire) pour lui faire confiance et le soutenir. L'humour à froid - forcément - n'est jamais tout à fait absent non plus (Taisto, notre héros, étendu de tout son long, les jambes de son jean trempant au bord du lac (le rivage, l'éternel instant de grâce chez Kaurismäki - comme Kitano finalement, sûrement une lubie des cinéastes en K.), une vitrine fracassée tout en finesse avec un panneau (et son pied) de sens interdit, Matti Pellonpää qui s'empare d'un maillet gros trois fois comme lui pour couper court à une discussion (...) ou encore cette agence d'ANPE finlandaise où les annonces désertent les immenses panneaux noirs (enfin j'espère que c'est de l'humour... hum); Kaurismäki nous gratifie aussi en passant d'un superbe plan, sur une usine, véritablement eisensteinien, le seul petit problème étant peut-être que personne n'est en grêve... - juste après d'ailleurs Taisto s'amuse avec un petit piano mécanique de poche qui entonne l'Internationale (que j'ai chanté à tue-tête l'autre soir avec un chauffeur de taxi chinois... La musique, ça rapproche). Il faut faire preuve d'une certaine adversité pour voir le bout du tunnel, mais Taisto n'est point homme à se formaliser pour parvenir à ses fins. Quelques chansonnettes, plus tristes qu'un vol de mouettes mal réveillées, parviennent à franchir la grille de ces transistors qui datent de Mathusalem et donnent le ton de ce second volet de la trilogie ouvrière (ou prolétarienne, c'est selon): po mal de détresse mais toujours une petite lumière qui scintille, là-bas au loin, cachée tout au fond dans la nuit.

ariel01

Commentaires
K
comment vous pensez le film par Arnaud Desplechin "esther kahn"?
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