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Shangols
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27 septembre 2008

Kiba l'Enfer des Sabres (Kiba okaminosuke jigoku giri) (1967) d'Hideo Gosha

Chose promise, chose due, donc la suite des aventures de Kiba, un loup enragé, qu'il dit, mais qui a bon coeur. Il ne peut une fois de plus s'empêcher de se joindre à la meute, cette fois-ci pour donner un coup de main à des gaziers qui transportent des prisonniers : 2 ryô, c'est toujours cela de pris, même quand tu couches dehors et ne manges jamais. L'histoire est assez ramassée, moins d'un heure dix, mais n'est pas avare en personnages. Pour avoir sauvé une femme un peu perdue et foutu la branlée à une dizaine de gars, Kiba a à ses trousses le maître d'une école de sabre qui ressemble bizarrement à Mansoor Ibrahim, mon ancien chef de département en Malaisie. Parmi les prisonniers, il y a un samouraï échevelé, Magobei pour lequel il se prend d'affection car il lui rappelle son père et Otaru le Chardon, une femme sauvage, sachant que, qui s'y frotte,... ben oui. Ce Magobei s'est fait manipuler par un type qui traffique dans une mine d'or et qui veut maintenant sa mort: il n'a de cesse d'attaquer l'escorte, mais Kiba veille au grain... Je vois que Gols lit déjà la dernière phrase de ce commentaire : c'est un peu alambiqué je te l'accorde.

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Alors sinon, ça donne quoi? Et bien il faut reconnaître que le noir et blanc est de toute beauté - sans parler des scènes en gris noir et gris blanc de l'enfance de Kiba, j'y reviens -, que Gosha maîtrise parfaitement ses cadres (ce cadre dans le cadre, au début du film, quand la jeune fille s'échappe au loin, classique) et fait preuve d'une belle virtuosité dans les scènes de combats, notamment sous une pluie torrentielle ou en nocturne. On comprend qu'un chapeau de paille peut aussi servir à un samouraï à ne pas tâcher sa liquette - un sabre, en plein dans le bide ça fait forcément pschiiiit, avec un chapeau en protection toutes les giclures sont sous contrôle, bien foutus ces chapeaux en fait - et la séquence finale laisse pratiquement moins de personnages, debouts, sur le sable qu'une tragédie shakespearienne - l'Enfer donc. Kiba prend un peu de profondeur avec ces deux -trop- courts passages sur son enfance qui mettent en scène son pâpâ mais ce défenseur solitaire des causes perdues reste malgré tout un peu d'une pièce; dans ses rapports avec les femmes, on pense qu'il veut vivre sans attache mais s'éprend aisément. Quant à son code de l'honneur, il paraît un peu simpliste, très loin de la rage vacharde et du charisme d'un Ogami Itto (Baby Cart). Son ultime combat, face au samouraï sans foi ni loi qui aurait sûrement eu droit à un petit rôle dans L'Argent de Bresson, l'impose certes en défenseur des innocents mais le personnage manque définitivement d'opacité. Mais bon, le rythme est plus enlevé, la mise en scène plus pêchue et certaines séquences sont visuellement marquantes (cette manie d'attacher les gens à une corde!)... La présence d'un précipice sur l'ultime plan peut sembler relativement ambigue par rapport au personnage et annonce, quoi qu'il en soit, (volontairement?) la mise aux oubliettes de la série. Hideo Gosha, lui, au passage, a définitivement affiné son style.

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